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Pendant l’épidémie de Covid-19, le trafic de pangolins continue

Bien que fortement suspecté d’avoir servi de vecteur au Covid-19 pour contaminer les humains, le pangolin continue de faire l’objet d’un trafic important en Afrique et en Asie, révèle l’ONG française Robin des bois.

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Un jeune pangolin du zoo de Singapour en 2017

Un jeune pangolin du zoo de Singapour en 2017

AFP / ARCHIVES - ROSLAN RAHMAN

Dans sa dernière livraison de À La trace, sa revue consacrée au trafic d’animaux sauvages, l’ONG Robin des bois revient sur le trafic de pangolins, l’un des animaux sauvages le plus traqué au monde pour sa chair et ses écailles. Les quatre espèces africaines et les quatre asiatiques font toujours l’objet d’intenses échanges commerciaux alors qu’elles sont inscrites à l’annexe 1 de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacés d’extinction (Cites) et sont donc à ce titre totalement interdites à la vente.

9,5 tonnes d’écailles de pangolins saisies au Nigeria

Si l’on s’en tient aux seules saisies douanières effectuées en Asie et en Afrique depuis le 1er janvier 2020 et donc le début de l’épidémie de coronavirus, c’est plus d’une dizaine d’affaires que l’ONG a compilé grâce à la lecture des documents relatant ces prises. Le record appartient sans conteste au Nigeria ou le 19 janvier, 9,5 tonnes d’écailles de pangolins ont été saisies dans le port d’Isheri. Des opérations policières ont été menées en Afrique du Sud, en Namibie, au Zimbabwe, en Côte d’Ivoire, en Ouganda et au Soudan du Sud. Cela va de l’arrestation d’un homme possédant un pangolin vivant dont le prix avoisine les 3.000 euros à la bande de 12 personnes arrêtées en possession de huit animaux au Zimbabwe. Cas particulier que celui du Soudan du Sud : ce sont des fonctionnaires chargés de la surveillance de la frontière de leur pays qui ont été arrêtés alors qu’ils tentaient de vendre un pangolin vivant à leurs collègues ougandais pour un peu plus de 7.500 euros.

Les autorités chinoises sévissent dans le cadre de la lutte contre le coronavirus

Même litanie en Asie. L’Inde, le Népal, le Bouthan, le Bangladesh, la Chine, le Viêt Nam, le Laos, la Malaisie ont tous constaté ce genre de méfaits ces dernières semaines. À Port Kelang (Malaisie), ce sont 6,16 tonnes d’écailles qui ont été saisies le 31 mars dernier. En Chine, les autorités font du zèle en faisant grande publicité des saisies opérées. Ainsi, 820 kilos d’écailles ont été récupérés le 9 mars dans la région autonome zhuang du Guangxi et dans la province de l’Anhui. Cité par Robin des bois, le communiqué officiel proclame que “cette saisie est le dernier effort en date des douanes chinoises et de la police pour abattre la contrebande de la faune sauvage et de ses parties, pour soutenir pleinement la lutte contre le nouveau coronavirus et sauvegarder la santé des populations”. Les tribunaux chinois ont reçu pour instruction de traiter en priorité les affaires de trafic d’animaux sauvages qui compliquent les efforts de lutte contre la pandémie et inquiètent la population.

La lutte reste cependant incertaine car les profits sont immenses. Un kilo d’écailles est ainsi estimé à 7800 euros sur les marchés clandestins chinois. De quoi accepter de prendre des risques.

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