"La vertu de l’Etat, c’est la sécurité" : épisode • 2/4 du podcast Quatre malentendus spinozistes

"La vertu de l’Etat, c’est la sécurité" ©Getty - CSA images
"La vertu de l’Etat, c’est la sécurité" ©Getty - CSA images
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Spinoza est célèbre pour son "Ethique", pourtant, ses réflexions politiques sur l’Etat sont importantes, près de 3 siècles plus tard. Entre 1670 et 1677, il écrit deux traités soulevant une question cruciale : l’Etat peut-il réconcilier le maintien de la liberté et l’exigence de sécurité ?

Avec
  • Céline Hervet Maître de conférences en histoire de la philosophie moderne et en philosophie morale et politique à l'université de Picardie Jules Verne

En période troubles, politiques ou sanitaires, la réflexion sur le rôle de l’Etat s’impose comme nécessaire.
En 1670, Spinoza affirme dans le Traité théologico-politique, que le but de l’Etat est de garantir la liberté des citoyens. Sept ans plus tard, dans son Traité politique, il insiste sur la sécurité…
Ce n’est pas une contradiction : en sept ans, la situation politique de la Hollande s'est dégradée.
Dans son Traité politique, Spinoza affirme : "La vertu nécessaire à l’Etat est la sécurité", mais il mentionne juste avant : "La liberté de l’âme en effet, c’est à dire le courage, est une vertu privée".
Il distingue donc deux vertus, montrant que la sécurité ne s’oppose pas à la liberté, mais qu’elles ne se situent pas au même endroit...

L'invitée du jour :

Céline Hervet, maître de conférences en histoire de la philosophie moderne et en philosophie morale et politique à l'université de Picardie Jules Verne

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La liberté ou la voix de la raison

L’idée pour Spinoza est de préserver les corps pour permettre à l’esprit de penser, et pour cela il faut que le corps soit déchargé de tout danger. Chez Spinoza, ce qui a lieu dans le corps se traduit sur le plan de l’esprit, les deux ne sont pas dissociables.                
Céline Hervet

La réflexion sur l'Etat, fil rouge de sa pensée

Spinoza mène une réflexion originale sur l’Etat, qui s’ancre dans les premiers écrits de sa philosophie qui est éminament politique, elle évolue et prend différents accents au fil des oeuvres, dans le "Traité politique", dernier grand oeuvre inachevé et publié à titre posthume, mais elle est déjà en germe en 1670 dans le "Traité théologico-politique" et plus encore dans les parties centrales de l’"Ethique".                
Céline Hervet

Textes lus par Eric Herson-Macarel :

  • Extrait du Traité Politique, de Baruch Spinoza, Chapitre I, paragraphe 6, éditions Robert Laffont, traduction par Charles Appuhn, p.870
  • Extrait du Traité Politique, Baruch Spinoza, Chapitre V, paragraphes 4 et 5, éditions Robert Laffont, traduction par Charles Appuhn, p.893
  • Extrait du Traité Politique, Baruch Spinoza, Chapitre VI, paragraphe 3, éditions Robert Laffont, traduction par Charles Appuhn, p.895

Sons diffusés :

  • Archive prise de parole de Christophe Castaner, Ministre de l'Intérieur, le 16 mars 2020
  • Montage indignation contre l'Etat, archives datant de fin mars (dont une avec Olivier Véran et une avec le médecin Ludovic Toro)
  • Jules César, texte de Shakespeare traduit par Claude-André Puget, enregistrement radiophonique du 4 décembre 1960
  • Musique de Andreas Makris, Quintette pour vents
  • Musique de Yanni Konstantinidis, 10 Airs populaires grecs
  • Musique de Bach, Concerto en Fa mineur
  • Musique de Bach, Variations Goldberg
  • Chanson de fin : Charles Trenet, Espoir

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