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Nicolas Hulot : « Le monde d’après sera radicalement différent de celui d’aujourd’hui, et il le sera de gré ou de force »

Dans un entretien au « Monde », l’ex-ministre prône la tenue rapide d’un Grenelle et un changement dans les modes de production et de consommation. Il assure redouter « le danger » que représentent ceux qui « veulent trouver des responsables » à la crise liée au Covid-19.

Propos recueillis par , , et

Publié le 06 mai 2020 à 06h58, modifié le 24 novembre 2021 à 11h44

Temps de Lecture 18 min.

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Nicolas Hulot, photographié grâce à une application de visioconférence, chez lui, où il est confiné, à Saint-Lunaire (Ille-et-Vilaine), le 5 mai.

Il appelle de ses vœux un « nouveau monde » pour rebâtir sur celui mis à genoux par l’épidémie de Covid-19. Pour Nicolas Hulot, ancien ministre de la transition écologique et solidaire, qui a démissionné de son poste en août 2018, l’heure n’est pas aux divisions, aux querelles de partis ou à la recherche de responsabilités dans la crise. Le président de la fondation qui porte son nom appelle à l’unité, afin de définir un horizon commun.

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Au-delà des mesures urgentes pour le déconfinement, il propose une transformation sociale, écologique, économique, fiscale et démocratique « radicale et cohérente », qu’il s’agisse de la lutte contre l’évasion fiscale, de la revalorisation de tous les métiers vitaux, du « juste échange » ou de la création d’une troisième Assemblée.

Comment analysez-vous les causes de la crise engendrée par le coronavirus ?

Cette crise sanitaire, qui trouve ses racines dans des perturbations d’écosystème, n’est que l’avatar d’une crise beaucoup plus profonde, qui met en relief nos failles, nos excès, nos vulnérabilités. Le Covid-19 met à nu les affres de la mondialisation et les limites d’un modèle. Tout est lié : crise économique, écologique, sociale.

Il est temps de s’attaquer aux racines du mal, de tirer des enseignements de nos erreurs, de faire l’inventaire, dans nos acquis, de ce qu’il y a de vertueux et de toxique. Mais si nous contournons le rendez-vous critique que cette crise sanitaire nous a imposé, ce carrefour auquel l’humanité, au-delà de ses différences, est confrontée, c’est une double peine que nous infligerons aux plus vulnérables. Faisons-en sorte que cette épreuve ne soit pas vaine.

La crise du coronavirus a également mis en évidence notre incapacité collective à anticiper. On a attendu, ici et ailleurs, que le virus franchisse les frontières pour commencer à réagir à la hauteur de la situation. On ne réagit que face au danger tangible et immédiat.

La crise climatique, dont les conséquences sont parfaitement documentées par toutes les institutions, on la traite encore avec des doses homéopathiques. On a un scénario catastrophe, d’une ampleur sans précédent, mais qui est évitable. Et, pour y faire face, on n’est pas au quart des solutions que l’on a prises contre le coronavirus.

Le gouvernement, ainsi que l’Union européenne, prend-il la mesure de la gravité de la situation et répond-il de la bonne façon à la crise ?

Je ne veux pas faire de procès d’intention. Quand j’entends le président dire qu’il faudra revisiter un certain nombre de choses et que l’impensable doit devenir pensable, il faut aller dans ce sens, car on est sur un point de fragilité et de vulnérabilité qui nécessite de prendre au mot les uns et les autres. Cette profonde crise systémique peut très bien, par la combinaison d’autres crises, provoquer un chaos qui nous échappera totalement.

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