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Twitter et Amazon, champions de la pollution

Greenpeace publie un rapport sur les sources énergétiques utilisées par les géants de l'Internet et encourage les moins respectueux de l'environnement à prendre exemple sur Google et Apple.
par Aude Deraedt
publié le 10 avril 2014 à 13h34
(mis à jour le 10 avril 2014 à 13h35)

Twitter, Amazon, Dropbox ou encore Vimeo. Tous ces sites ou applications sur Internet ont un point commun: ils polluent beaucoup. Dans un rapport publié début avril, Greenpeace pointe du doigt les sources d'énergie électrique utilisées par de nombreux sites Internet, souvent néfastes à notre planète. Et encourage les mauvais élèves à prendre exemple sur les groupes qui respectent le mieux l'environnement: Google, Facebook et Apple.

Les sites Internet doivent, pour fonctionner, s'alimenter en électricité. Pour cela, ils doivent faire un choix, parfois plus coûteux pour leur porte-monnaie que pour l'environnement: celui d'utiliser ou non des énergies propres. Mais tous ne suivent pas la voie de l'écologie et préfèrent de loin réduire leurs dépenses. «Malgré l'innovation dont les pionniers verts de l'Internet ont fait preuve, certaines entreprises sont à la traîne», indique Greenpeace dans son rapport. «Ces groupes, dont le plus notable est Amazon, choisissent d'alimenter leurs infrastructures uniquement avec de l'électricité bon marché, sans considération pour l'impact que leur empreinte électrique croissante a sur la santé et sur l'environnement.»

Aujourd'hui, 2,5 milliards de personnes sont connectées dans le monde. D'ici à 2017, elles pourraient être 3,6 milliards. Cette situation, qui pourrait engendrer une augmentation de la pollution, s'alarme l'ONG. «De la musique aux vidéos, en passant par les outils de communication et les mails, le monde "hors ligne" se transforme de plus en plus rapidement et devient un monde "en ligne"», explique Greenpeace. «Cela risque d'augmenter la demande pour au moins un produit hors ligne : l'électricité». Selon ce même rapport, la demande en électricité pourrait croître de 60% d'ici à 2020. Le passage à l'Internet de nombreux services tels que la communication et le commerce pour limiter l'impact sur l'environnement perdrait alors tout son sens.

Parmi les sources d’énergie électrique utilisées par les sites internet, le charbon et le nucléaire sont les plus sales. Nombre de groupes y ont pourtant recours, au moins pour une partie du fonctionnement de leur plateforme en ligne. C’est le cas de Twitter et d’Amazon, qui se situent, comme le montre cette infographie issue du rapport de Greenpeace, parmi les plus polluants de la toile.

Pour faire un classement des principales entreprises du net, Greenpeace a choisi d’analyser quatre critères, en plus de la source des énergies électriques : la transparence, le rendement énergétique, le développement et l’implication dans les énergies renouvelables. L’ONG a ensuite attribué une note pour chacun d’entre eux.

Pour Twitter, le verdict est sans appel. La plateforme de microblogging obtient les plus mauvaises notes. Greenpeace épingle le réseau social pour son manque de transparence énergétique. «Twitter se place en bas de l'échelle de la transparence énergétique», regrette l'ONG. «Le site ne divulgue aucune information concernant son empreinte énergétique.» Amazon, ainsi que les services détenus par le groupe, écopent de notes similaires, une moyenne bien en deçà de celle deGoogle, Facebook et Apple, qui ont obtenu les meilleures notes aussi bien pour les ressources qu'ils utilisent que pour leur transparence, une attitude qui «demeure insuffisante chez de nombreux de groupes» selon l'ONG.

Une amélioration depuis 2012

«Depuis notre dernier rapport «How Clean is Your Cloud?» [Votre nuage est-il propre?]  (avril 2012), les principaux Data centers ont fait un pas essentiel vers la construction d'un Internet plus respectueux de l'environnement», reconnaît l'ONG. Outre Google et Apple, qui conservent leur position de leaders, Greenpeace a salué l'effort fourni par Facebook, qui a fait le choix de se mettre à l'énergie éolienne. Afin de maintenir cette progression, l'ONG a également lancé une pétition en ligne et un système de «Dirty clicking», qui permet d'envoyer des tweets pour inciter Twitter, Pinterest et bien d'autres sites à se mettre au vert.

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