Partager
Cerveau et psy

Parkinson, AVC et démences : 1 femme sur 2 et 1 homme sur 3 sont à risque

48% des femmes et 36% des hommes risquent de développer un AVC, une démence ou la maladie de Parkinson : 3 affections qui coexistent souvent en raison de facteurs de risque communs, d'après une nouvelle étude.

réagir
Parkinson, AVC et démences : 1 femme sur 2 et 1 homme sur 3 sont à risque

En France, selon l'Inserm, 100.000 personnes sont atteintes de la maladie de Parkinson, 900.000 de la maladie d'Alzheimer, et 1 AVC a lieu toutes les 4 minutes.

FANATIC STUDIO / SCIENCE PHOTO L / FST / Science Photo Library / AFP

Près de la moitié des femmes et un homme sur trois risquent de développer un accident vasculaire cérébral (AVC) ou des maladies neurologiques dégénératives telles que la démence et la maladie de Parkinson, d'après une nouvelle étude. Publiés dans la revue Journal of Neurology Neurosurgery & Psychiatry, ces travaux ont été réalisés aux Pays-Bas et enjoignent à plus de mesures préventives de ce risque.

Pas de chiffre clé pour inciter à la prévention auprès du grand public pour la démence, la maladie de Parkinson et les AVC

On estime que les coûts mondiaux de la démence, des accidents vasculaires cérébraux et de la maladie de Parkinson représentent plus de 2% de la productivité économique annuelle mondiale (PIB), un chiffre qui devrait augmenter fortement avec la poursuite de l’espérance de vie. En France, selon l'Inserm, 100.000 personnes sont atteintes de la maladie de Parkinson, 900.000 de la maladie d'Alzheimer, et 1 AVC a lieu toutes les 4 minutes. "Nous avons regroupé ces maladies non seulement parce qu’elles sont communes, mais aussi parce qu’il y a des indications que celles-ci coexistent souvent et pourraient avoir des causes qui se chevauchent", a déclaré à l’AFP Arfan Ikram, du centre médical universitaire Erasmus MC de Rotterdam, aux Pays-Bas, et auteur principal de l'étude. En effet, "les patients ayant un AVC et un syndrome parkinsonien présentant un risque accru de démence et les patients atteints de démence présentant un risque accru d'AVC", est-il expliqué dans la publication.

Ces pathologies pourtant courantes ne disposent pas d'estimations de risque informatives pour en caractériser le fardeau commun, comme pour le cancer ou les maladies cardiaques, d'après les chercheurs néerlandais. Or, ces chiffres sont importants pour sensibiliser le public au travers des campagnes de santé. Ainsi, si les risques de maladies graves telles que le cancer du sein et les maladies cardiaques sont utilisés pour sensibiliser le public à la prévention, on ne peut pas en dire autant de la démence, des accidents vasculaires cérébraux et de la maladie de Parkinson.

Une femme sur deux et un homme sur trois

Pour chiffrer le risque de développer ces maladies, les chercheurs ont suivi plus de 12.000 personnes en bonne santé âgées de plus de 45 ans entre 1990 et 2016. Tous les participants étaient âgés d'au moins 45 ans lorsqu'ils ont été recrutés et plus de la moitié (un peu moins de 58%) étaient des femmes. À leur arrivée, les participants ont subi un bilan de santé complet, qui a été répété tous les quatre ans. En 26 ans, près de 1.500 personnes ont été diagnostiquées avec une démence - 80% avec la maladie d’Alzheimer - alors que 1.285 ont eu un accident vasculaire cérébral et 263 ont contracté la maladie de Parkinson.

Sans surprise, le risque de développer démence, AVC ou maladie de Parkinson a fortement augmenté avec l'âge. Cependant, ce risque n'était pas le même selon le sexe. Ainsi, ce risque était de 48% pour une femme de 45 ans et de 36% pour un homme.

Des stratégies préventives pouvant réduire le risque de 20% à 50%

Toutefois, les stratégies préventives, qui retardent de quelques années l’apparition de ces maladies courantes, pourraient théoriquement réduire ce risque de 20 à plus de 50%. "Même un retard d'apparition d'une seule maladie pendant quelques années pourrait déjà réduire le risque combiné de développer l'une de ces maladies", expliquent les auteurs dans la publication. Ainsi, "retarder l'apparition de la démence de 3 ans peut réduire de 15% le risque de toute maladie chez les hommes et les femmes de 45 ans, et jusqu'à 30% chez les 85 ans et plus".

"Des observations récentes sur les tendances à la baisse de l'incidence de la démence dans plusieurs grandes études de population dans les pays à revenu élevé peuvent refléter les signes (initiaux) de ces stratégies préventives par une meilleure gestion des facteurs de risque vasculaires, la résilience face à la démence", concluent les chercheurs dans la publication. En effet, l'hypertension artérielle, un rythme cardiaque anormal (fibrillation auriculaire), un taux élevé de cholestérol et un diabète de type 2 étaient plus visibles chez les personnes diagnostiquées par la suite de l'une des trois affections. De même, la solitude et la dépression chez les femmes ou l'alimentation chez les hommes sont avancés par les auteurs comme des cibles potentielles de prévention.

Commenter Commenter
à la une cette semaine

Centre de préférence
de vos alertes infos

Vos préférences ont bien été enregistrées.

Si vous souhaitez modifier vos centres d'intérêt, vous pouvez à tout moment cliquer sur le lien Notifications, présent en pied de toutes les pages du site.

Vous vous êtes inscrit pour recevoir l’actualité en direct, qu’est-ce qui vous intéresse?

Je souhaite recevoir toutes les alertes infos de la rédaction de Sciences et Avenir

Je souhaite recevoir uniquement les alertes infos parmi les thématiques suivantes :

Santé
Nature
Archéo
Espace
Animaux
Je ne souhaite plus recevoir de notifications