Monde d'après : les raisons du ratage de Nicolas Hulot

Nicolas Hulot ©AFP - Philippe Lopez
Nicolas Hulot ©AFP - Philippe Lopez
Nicolas Hulot ©AFP - Philippe Lopez
Publicité

Les 100 principes pour le nouveau monde, publiés jeudi dernier dans le journal "Le Monde"… font un flop.

Un magistral bide… c’est dur parce que Nicolas Hulot a beaucoup fait pour la prise de conscience de l’urgence écologique. 

Mais maintenant les bonnes intentions, surtout exprimées par des stars de la société de l’opulence, ne suffisent plus et même semblent mal venues. Les macronistes, les écologistes (ceux qui, d’ordinaires, traitent Nicolas Hulot avec les égards dus à son insolente popularité) ont, à la lecture de la listes des principes annoncés pour l’avenir, eu la pire des réactions qui se puisse être en politique : discrète et gênée. 

Publicité

Les litanies des "temps venus", je cite "le temps est venu d’arbitrer dans les possibles", de nous "réapproprier le bonheur"... "de ne plus se mentir", tend absolument toutes les verges pour un pilonnage en règles de la part de ceux qui ne croient pas (ou n’ont pas intérêt) à la transition écologique… pire, de ceux qui, justement voudraient enfin passer des paroles lénifiantes aux actes !

LIRE AUSSI | "Le temps est venu", découvrez la tribune de Nicolas Hulot

Ce texte tombe particulièrement à plat à cause de son style mais surtout en raison du moment tragique dans lequel il est publié

Nous sommes dans l’urgence sanitaire et sociale. L’urgence écologique n’est pas, pour, autant éteinte… 

Certains estiment, c’est vrai, que les causes de l’urgence sanitaires et sociales sont peut-être en partie dues au non-traitement de l’urgence écologique… Mais, question de timing, quand un cancéreux se noie, les pompiers ne lui font pas une chimio ! 

Nicolas Hulot aurait donc dû attendre pour publier ce texte ? Le propos de Nicolas Hulot est plus politique que ces intentions de prières… donc plus tard, pourquoi pas mais surtout, il faudrait maintenant que l’écologie soit une proposition, non plus gentille et consensuelle (la bataille culturelle est gagnée) mais une proposition politique charpentée, concrète et idéologique… qui ne contourne pas les enjeux économiques et sociaux. 

Le temps sera venu (à la sortie de la crise sanitaire) du combat politique

Il y a déjà des écologistes de droite, du centre et de gauche. Ces derniers (avec les écologistes, tout court) sont les plus en avance ; la gauche est en train de se restructurer en vert. Et, comme toutes les propositions politiques, elle doit être un minimum clivante. Assumer qu’il y aura des gagnants et des perdants… Pour, à la fin, le compromis et la bonne cause. 

Le macronisme, c’est un chemin (En Marche) mais personne ne connait le but. L’écologie, c’est un but mais personne ne connait le chemin. La politique, c’est tracer le chemin vers un but et indiquer ce que l’on est prêt à sacrifier pour l’atteindre. Pour l’instant, personne n’a le GPS ! 

Beaucoup d’initiatives politiques sont à l’œuvre en ce moment… à gauche pour, par exemple, créer un grand rassemblement social-écologique pour la présidentielle. Nicolas Hulot a laissé maintes fois passer l’occasion d’être un leader politique. Il se préfère influenceur. Mais le temps de l’alerte est passé. C’est le temps de l’action et du risque politique. Voilà pourquoi l’alerte – surtout de la part de ceux qui ne risquent rien - en devient presque exaspérante

L'équipe

pixel