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«Nous souhaitons proposer des tests à nos salariés», Stéphane Richard

Stéphane Richard, PDG d’Orange. ©Sipa / David Morganti

Le PDG d’Orange place son entreprise au centre de la stratégie de déconfinement.

Le PDG d’Orange détaille la stratégie dé déconfinement de son groupe. Stéphane Richard revient sur les mesures de précaution mises en place et déplore que le gouvernement ait fait le choix d’interdire aux entreprises d’effectuer des tests de dépistages de covid-19, pour les salariés qui le désirerait. Orange participe aussi au Projet StopCovid, visant à mettre en place une application de traçage des données.

Le Figaro.- Les boutiques Orange seront-elles toutes ouvertes le 11 mai?

Stéphane Richard.- Pour ouvrir des boutiques, il faut que nos salariés et nos clients aient le plus haut niveau de garanties. Nos salariés auront tout le matériel de protection nécessaire (masques, gel hydroalcoolique, lingettes désinfectantes, visières en plexiglas...). Nous allons également renforcer le nettoyage, réaménager les espaces et l’organisation du travail pour rendre possible la distanciation sociale et gérer différemment l’arrivée des clients en privilégiant par exemple la prise de rendez-vous.

Nous avons un plan de réouverture de nos 630 boutiques en France, qui s’étalera sur trois semaines. La première semaine, le retour des salariés se fera sur la base du volontariat ; je connais les salariés d’Orange, ils seront au rendez-vous.

Et pour les autres sites?

Conformément aux directives gouvernementales, au moins jusqu’au 2 juin, tous les salariés pouvant télétravailler devront télétravailler. Seuls ceux ne pouvant travailler à distance (techniciens, conseillers en boutiques,…) travailleront sur site ou sur le terrain. D’ailleurs, pour nos techniciens, il ne s’agira pas d’une reprise puisqu’ils n’ont jamais cessé de travailler pendant la crise.

Nous allons ensuite rouvrir tous les sites mais le retour au bureau se fera par roulement et de manière très progressive. Le télétravail restera largement appliqué dans l’entreprise jusqu’à la rentrée, tant pour des raisons sanitaires que du fait des problèmes de transports. Tous nos sites seront équipés en gels, masques, avec un point d’accès unique de l’extérieur et des parkings. Nous éviterons les regroupements et respecteront la règle des 4 mètres carrés par personne.

Voulez-vous mettre en place des tests?

Comme beaucoup d’entreprises, nous souhaitons proposer des tests à nos salariés car nous pensons pouvoir contribuer au déconfinement en augmentant les capacités de dépistage. Nous sommes disposés à effectuer des tests virologiques et sérologiques. D’autant que dans une des premières ordonnances de l’état d’urgence sanitaire, la médecine du travail était autorisée à organiser ces tests. Nous avons donc été surpris par l’annonce faite dimanche 3 mai, interdisant aux entreprises d’effectuer des tests. Je ne suis pas sûr de bien comprendre les raisons de cette interdiction car le dépistage est un des éléments déterminant du déconfinement. Nous sommes en tout cas prêts à participer à l’effort national, en mobilisant notre service de santé au travail (près d’une centaine de médecins), nous avions passé les commandes pour disposer d’équipements de tests et de mini laboratoires pour les tests virologiques. Tout est arrêté... Désormais, nous attendons les consignes des autorités de santé. Si on ne peut pas, on ne fera pas.

Vouliez-vous rendre les tests obligatoires?

Pas du tout! Les tests sont d’abord une sécurité supplémentaire pour nos salariés qui pensent avoir des symptômes ou ont été en contact avec des personnes malades. Il n’a jamais été question de tester systématiquement tous les salariés, ni de rendre cela obligatoire. Nous voulons répondre à des situations individuelles, pour des gens qui sont malades ou qui sont tout simplement inquiets. Nous aurions respecté une stricte confidentialité des résultats, dont seuls le médecin du travail et le salarié auraient connaissance.

Je lance un appel aux autorités de santé et au gouvernement, le dépistage fait partie de l’arsenal sanitaire pour sortir de cette crise, et les entreprises peuvent aider.

Qu’en est-il du déploiement de la fibre?

Le déploiement de la fibre est le plus grand chantier de France et, comme tous les chantiers, il est malheureusement quasiment à l’arrêt. Dans cette période critique, nous avons dû prioriser nos interventions sur la maintenance du réseau. Nous espérons reprendre le plus vite possible les déploiements, notamment en zones moyennement denses et rurales (Amii et RIP). Mais dans quel calendrier et à quel rythme, nous ne le savons pas encore. Tout le monde souhaite redémarrer rapidement: les sous-traitants, que nous avons soutenus pendant la crise, et les opérateurs sont l’arme au pied.

Concernant les raccordements des clients d’Orange: ils sont environ 150.000 à avoir souscrit à une offre fibre et à ne pas avoir été raccordés du fait du confinement. Les opérations ont commencé à reprendre depuis déjà trois semaines. Pendant le confinement, environ 70.000 raccordements fibre ont été effectués. Une de nos priorités est d’augmenter le nombre de raccordements quotidiens. Ils sont tombés à 1000 par jour au début de la crise et sont actuellement à 3000 par jour. Notre objectif est de revenir rapidement à 6000, qui était notre rythme de croisière avant la crise.

Orange fait partie du projet StopCovid. L’application n’est pas prête pour le déconfinement. Que pensez-vous de son utilité?

Tous les pays européens, sauf la Belgique, ont mis en œuvre une application de traçage de contacts ou y travaillent. Personne ne dit que c’est une solution miracle, mais ça peut être un des outils efficaces pour lutter contre cette pandémie et il serait dommage de s’en priver! Il y aura en France un vote au Parlement. Tout ce qui concerne le respect de la vie privée sera instruit de façon très approfondie, sous le contrôle de la Cnil. Les milieux sanitaires et médicaux sont en faveur d’une telle application. Sur ce sujet, le débat public est hélas trop souvent passionnel et peu documenté. Si quelqu’un craint pour le respect de sa vie privée, il peut ne pas utiliser l’application, la désactiver, désactiver le Bluetooth ou encore, sortir sans son smartphone! C’est un objet sur lequel on a une maitrise totale.

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