Tous les pubs irlandais sont fermés depuis le 15 mars. Mais les serveurs du Bath, à Dublin, continuent de s’activer derrière le zinc. “Le copropriétaire Brian O’Malley et son équipe ont décidé que, puisque les gens ne pouvaient plus venir au pub, ils feraient en sorte que le pub vienne à eux”.

Finies les tristes Guinness en canette du confinement, ce pub livre à domicile des pintes de pression (à consommer avec modération), explique The Irish Times. Un simple coup de téléphone au pub suffit pour commander les bières et les payer. Alors les gens en ont profité pour offrir un petit remontant à leurs proches en ces temps difficiles, explique O’Malley :

On a des clients qui ont payé des tournées à leurs potes et à des gens qu’ils n’avaient pas revus depuis le début du confinement, d’autres qui ont voulu faire une surprise à leur partenaire. On a aussi beaucoup de gens qui cherchaient des pintes de Guinness pour leur père.”

Trois cents pintes par jour

Avant le Bath, rappelle le quotidien irlandais, c’est le Graingers Hanlons Corner qui avait mis au point ce système pour répondre à la demande d’un habitué qui l’avait imploré de lui apporter une pinte à sa sortie de l’hôpital.

Depuis, les livreurs du pub distribuent “environ 300 pintes par jour”, à raison de 4 minimum par commande, pour amortir les frais de livraison. L’un des livreurs, Gerry Mangan, n’est même pas un employé du pub. C’est un ancien habitué, qui met la main à la pâte pour les sourires qu’arborent les clients quand ils le voient arriver, souligne The Irish Times.

Des livraisons périlleuses

Les pintes sont scellées avec un couvercle, puis déposées sur le palier ou le toit des voitures sur un plateau. Amusés par l’initiative, certains ont même commandé des pintes depuis l’étranger pour des connaissances vivant dans la région. “On a eu des appels en provenance des États-Unis, d’Australie et de Dubaï”, s’étonne Mark Grainger.

À Rathdrinagh, au nord de Dublin, le pub local est allé encore plus loin, rapporte The Guardian. En effet, le McKeever’s Bar & Lounge fait voler un drone auquel sont suspendues des bouteilles de Heineken, de Bulmers et parfois des paquets de chips. Aux commandes : le neveu de la propriétaire, qui fait sillonner les rues du quartier à la machine. Ça y est, après sept semaines de confinement, “il pleut de la bière” !