L'épuration des gaz d'échappement des navires contribue à acidifier la mer du Nord

L'épuration des gaz d'échappement des navires contribue à acidifier la mer du Nord

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Par Belga

Les systèmes d'épuration des gaz d'échappement des navires contribuent à l'acidification des océans. En mer du Nord, les changements les plus importants sont perceptibles dans les zones à forte densité de trafic, comme le long des côtes belge et néerlandaise, indique mercredi l'Institut royal des Sciences naturelles de Belgique (IRSNB).

Sachant que les oxydes de soufre (SOx) présents dans les émissions atmosphériques des navires sont nocifs pour la santé et l'environnement, l'Organisation maritime internationale (OMI) a abaissé la limite de soufre pour les combustibles marins depuis le 1er janvier 2020. Par conséquent, de nombreux navires se sont équipés d'"épurateurs" ou de "laveurs".

Ces dispositifs "lavent" les gaz d'échappement des navires et en retirent certains gaz, notamment les oxydes de soufre. Les eaux usées provenant de ce lavage peuvent être collectées à bord avec des épurateurs en boucle fermée ou rejetées en pleine mer avec des épurateurs en boucle ouverte. Les modèles les moins chers et les plus couramment utilisés sont les épurateurs en boucle ouverte. En transférant ainsi les émissions de l'air vers l'eau, la pollution atmosphérique est réduite, mais il y a un impact sur l'environnement marin.


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Les oxydes de soufre sont neutralisés par l'eau de mer, entraînant une augmentation de l'acidité de celle-ci. Les SOx contribuent donc à l'acidification de l'océan. Cette acidification a notamment un mauvais impact sur les crustacés, et même sur les poissons.

L'IRSNB a développé un modèle biogéochimique pour calculer l'impact potentiel des rejets de SOx par le trafic maritime sur l'acidification du sud de la mer du Nord.

"Dans les zones à forte densité de trafic, telles que les voies de navigation le long des côtes belges et néerlandaises et à proximité des grands ports, la variation du pH peut être de 5 à 12 fois supérieure à la moyenne. Les changements modélisés indiquent un effet négatif potentiel sur la qualité de l'eau dans les ports, les estuaires et les eaux côtières", explique Valérie Dulière, principale auteure de l'étude.

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