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Pour les femmes migrantes, le risque de subir des violences sexuelles augmente en France

Une étude montre que la précarité des femmes originaires d’Afrique subsaharienne les expose aux violences et au risque d’infection par le VIH en France.

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Publié le 13 mai 2020 à 10h47, modifié le 13 mai 2020 à 11h20

Temps de Lecture 2 min.

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Etre une femme migrante augmente les risques d’être victime de violences sexuelles en France et d’y contracter le virus du sida. C’est le résultat qu’ont établi des chercheurs dans une étude publiée par l’Institut national d’études démographiques (Ined), mercredi 13 mai. « On a la preuve statistiquement irréfutable qu’il y a un lien entre insécurité et violences sexuelles », assure Julie Pannetier, l’une des auteurs, maîtresse de conférences à l’université Paris-Nanterre. « L’opinion publique a été sensibilisée aux violences sexuelles vécues par les femmes migrantes dans les pays de transit mais pas après la migration, poursuit-elle. Dans notre étude, nous trouvons que ces violences sont liées aux conditions de vie en France et qu’il y a une corrélation statistique entre les violences sexuelles et l’infection par le VIH en France. »

En interrogeant plusieurs centaines de femmes immigrées originaires d’Afrique subsaharienne dans des centres de santé en Ile-de-France, entre 2012 et 2013, les auteurs de l’étude ont pu reconstituer avec précision leurs conditions de vie en France et établir que plus ces femmes sont en situation de vulnérabilité, en particulier sans titre de séjour ou sans logement stable, plus la fréquence des violences sexuelles est élevée.

« Le fait de changer souvent d’hébergement au cours d’une même année, avec des nuits passées alternativement en hébergement d’urgence, chez des connaissances et/ou dans la rue, est associé à une probabilité plus élevée de subir des violences sexuelles », constate l’étude.

« Relations transactionnelles »

Parmi les femmes originaires d’Afrique subsaharienne rencontrées en consultation de médecine générale, les auteurs ont rapporté qu’une sur cinq déclare avoir dû changer souvent d’hébergement depuis son arrivée en France. De même, plus de la moitié d’entre elles déclarent avoir été hébergées pendant au moins une année par un partenaire, une connaissance ou de la famille. Et 43 % ont déclaré avoir été au moins une année en situation irrégulière.

« Les années où les femmes sont en insécurité administrative ou résidentielle sont aussi des années où elles déclarent plusieurs partenaires sexuels, souligne Julie Pannetier. On l’explique par leur situation de pauvreté et la nécessité d’accéder à un logement, à de la nourriture, à des ressources, des papiers… On montre aussi que ces relations transactionnelles sont des relations où les violences sexuelles sont plus élevées. »

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