Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

Municipales : le premier tour de scrutin n’aurait pas contribué statistiquement à la propagation du Covid-19

Une étude menée par des épidémiologistes et statisticiens conclut que la tenue du premier tour, le 15 mars, n’a pas accéléré statistiquement la circulation du nouveau coronavirus, sans nier toutefois que des contaminations aient pu avoir eu lieu.

Par 

Publié le 15 mai 2020 à 05h31, modifié le 22 mai 2020 à 16h58

Temps de Lecture 4 min.

Article réservé aux abonnés

Des assesseurs dans un bureau de vote lors du premier tour des élections municipales, à Strasbourg (Bas-Rhin), le 15 mars.

Le maintien du premier tour des élections municipales, le 15 mars, en pleine épidémie est, depuis deux mois, au centre d’une vive controverse. A l’effet indéniablement massif de la crise sanitaire sur la participation s’ajoute la suspicion que le scrutin ait pu jouer le rôle d’amplificateur de la diffusion du Covid-19 sur les territoires.

De fait, chaque bureau de vote pourrait avoir fonctionné comme une plaque tournante, contaminant les membres du bureau et redistribuant localement le coronavirus aux votants. Si elle n’est pas fantaisiste, cette hypothèse n’est toutefois pas confirmée par une étude mise en ligne, vendredi 15 mai, sur la base de prépublication MedRxiv et conduite par des épidémiologistes et statisticiens français. Des résultats qui pourraient prendre une importance considérable dans le débat public, alors que l’exécutif s’interroge sur les modalités du second tour de scrutin et qu’un avis du conseil scientifique sur ce sujet est attendu en début de semaine prochaine.

Les auteurs de cette analyse ont travaillé sur les données de participation au premier tour à l’échelle du département, colligées et consolidées par l’institut IFOP. Ils les ont mises en regard des informations d’implantation et de progression au niveau local du nouveau coronavirus.

Les chercheurs ont d’abord décrit l’enracinement du SARS-CoV-2 dans les territoires en fonction du taux d’admission à l’hôpital et du nombre de cas confirmés de Covid-19. Ils ont ensuite évalué la progression de la maladie dans chaque département en fonction de trois paramètres : la vitesse à laquelle de nouvelles hospitalisations surviennent, le nombre maximal d’hospitalisations totales, et le temps écoulé avant que la hausse des hospitalisations ne cesse – c’est-à-dire le point d’inflexion de la progression de l’épidémie.

Possibles facteurs de confusion

« Nous n’avons pas trouvé d’effet statistique du niveau de participation dans chaque département sur les hospitalisations ultérieures pour Covid-19, mesurées localement, dit Jean-David Zeitoun (Centre d’épidémiologie clinique de l’Hôtel-Dieu, à Paris), coordinateur de l’étude. Dit autrement, ce n’est pas parce que les gens sont plus allés voter dans un département donné que la maladie s’y est propagée plus rapidement en matière d’hospitalisations. »

Une telle analyse ne réfute pas la possibilité que des individus aient pu être contaminés pendant le vote, rappelle toutefois M. Zeitoun. « De nombreuses informations rapportées par la presse ont fait état d’assesseurs contaminés voire, malheureusement, décédés, et nos résultats ne contredisent pas ces cas individuels, précise-t-il. Le résultat auquel nous parvenons dit seulement que ces situations n’ont pas conduit à une accélération statistiquement mesurable de la diffusion de la maladie. »

Il vous reste 55.4% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.