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Épidémie Quels sont les arguments des scientifiques qui estiment qu'il n'y aura pas de 2e vague?

La question divise la communauté scientifique. Certains, jugés "iconoclastes", estiment déjà qu'il n'y aura pas de deuxième vague. D'autres appellent à la vigilance.
Le Progrès - 20 mai 2020 à 18:55 | mis à jour le 20 mai 2020 à 21:25 - Temps de lecture :
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Photo Joël SAGET/AFP
Photo Joël SAGET/AFP

Avec la levée du confinement, la crainte des autorités est le retour d’une deuxième vague de l’épidémie de Covid-19. Mais ils sont quelques scientifiques, aux positions toutefois minoritaires, estiment que cette deuxième vague ne viendra pas.

Laurent Toubiana : "C'est ma thèse..."

"C’est iconoclaste, mais pas plus que l’OMS qui dit que le coronavirus peut ne jamais disparaître", explique l’épidémiologiste Laurent Toubiana. "Ma thèse, c’est qu’il n’y a pas de deuxième vague", reprend-il.

Didier Raoult : "L'épidémie est en train de se terminer"

La tête de pont médiatique de cette théorie est le Pr Didier Raoult. "Nulle part il n’y a de deuxième vague (...) Éventuellement quelques cas sporadiques apparaîtront ici ou là (mais) l’épidémie est en train de se terminer", a-t-il assuré dans une vidéo mise en ligne le 12 mai.

Coutumier de ces déclarations, le controversé promoteur de l’hydroxychloroquine ne dit pas ce qui l’amène à penser cela.

Une méprise sur le début de l'épidémie?

Mais une poignée d’autres scientifiques défend la même hypothèse, argumentaire à l’appui. "Cela se base sur des arguments d’analyse dans les 188 pays qui ont déclaré des cas et sur la dynamique évolutive de la maladie", déclare le Pr Jean-François Toussaint, directeur de l’Institut de recherche biomédicale et d’épidémiologie du sport (Irmes).

Lui et Laurent Toubiana ont un raisonnement similaire. Ils estiment que l’épidémie a sans doute démarré sans bruit bien avant ce qu’on pense, peut-être dès l’automne, qu’elle a ensuite flambé très vite et très fort, à partir de fin février en Europe, qu’elle a touché le maximum d’individus possible puis qu’elle décroit maintenant, faute de nouvelles personnes à infecter.

"Seulement 4,4 % de la population touchée, vraiment ?"

Ce dernier point tranche particulièrement avec le discours dominant. Dans une étude publiée le 13 mai, des chercheurs de l’Institut Pasteur estiment que seuls 4,4% de la population française ont été contaminés à la date de la levée du confinement le 11 mai, sur la base de modélisations. C’est très loin des 70% qu’il faudrait selon eux pour atteindre une immunité collective.

Mais pour Laurent Toubiana et Jean-François Toussaint, le présupposé de départ est biaisé. "Raisonner sur l’intégralité de la population induit que toute la population serait susceptible de contracter le Covid-19. Je pense que ce n’est pas le cas", affirme le premier.

"Ce virus, c'est un sprinter, pas un marathonien"

En se basant sur des données de SOS Médecins, il juge que le Covid-19 a en fait frappé beaucoup plus de Français que ce qu’on croit, près de 18 millions (dont 5,5 sans symptômes). Le Pr Toussaint, lui, avance l’idée que le virus ne puisse en fait "atteindre que 20 ou 30% de la population" pour des raisons inconnues. "Ce virus n’est pas un marathonien, c’est un sprinter: il s’épuise très vite, et c’est peut-être notre chance", veut-il croire.

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"Des théories pas du tout audibles"

Toutes ces hypothèses ont un corollaire: selon les deux hommes, farouches adversaires du confinement, ce "procédé extrême" n’a servi à rien ou presque, puisque la vague était quasiment déjà passée quand il a été instauré le 17 mars.

De l’aveu de Jean-François Toussaint, ces théories n’étaient "absolument pas audibles fin mars". Elles restent aujourd’hui encore très minoritaires.

On en saura plus dans une ou deux semaines

Dans un avis rendu le 20 avril, le Conseil scientifique mis en place par le gouvernement estimait ainsi qu’"au moment de la sortie de confinement, si toutes les mesures de contrôle sont levées d’un coup, une seconde vague épidémique est attendue", avec un "risque de nouveau confinement".

"Les indicateurs de surveillance et les tests permettront d’en savoir plus d’ici une à deux semaines", a expliqué Arnaud Fontanet, membre du Conseil, lundi sur France 2.

Geneviève Chêne : "Pas de signal de reprise"

Pour l'heure, les autorités restent rassurantes. Geneviève Chêne, directrice générale de Santé publique France, s'est exprimée mercredi dans Le Parisien et explique qu''"aujourd'hui, nous n'avons pas de signal de reprise de l'épidémie (...). Il faut attendre la fin de semaine prochaine pour savoir si les contaminations repartent à la hausse." 

La découverte de foyers épidémiques est à ses yeux "bon signe": "Cela veut dire que nous sommes capables de les détecter rapidement et de mettre en œuvre tout ce qui permet de casser les chaînes de transmission."

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