«Je vais te casser la gueule» : le ton est monté entre les présidents de l’OM et de Guingamp

    Jacques-Henri Eyraud et Bertrand Desplat ont dérapé au cours de l’assemblée générale du football mercredi lors d’un échange violent par téléphone interposé. Les nerfs sont à vif.

     Jacques-Henri Eyraud a accusé Bertrand Desplat d’être une taupe au cours de l’assemblée générale de la LFP.
    Jacques-Henri Eyraud a accusé Bertrand Desplat d’être une taupe au cours de l’assemblée générale de la LFP. Icon Sport/Baptiste Fernandez, Icon Sport/Vincent Michel

      Cela se passe comme ça les assemblées générales de la Ligue de football professionnel (LFP). Après de longues heures de discussions autour de sujets sensibles - la répartition des droits télé et leur déplafonnement, le passage de la Ligue 2 à 22 clubs, les modalités du prêt garanti par l'Etat (PGE) auprès de la Société générale -, deux présidents de clubs ont connu un vif incident par visioconférence ce mercredi. Le Parisien le révélait mercredi soir.

      L'Assemblée générale réunit les 40 clubs professionnels mais avec les familles et le personnel administratif, au moins une soixantaine de personnes se connectent à la réunion. Elle durait donc depuis de longues heures mercredi après-midi quand Jacques-Henri Eyraud, le président de Marseille, et Bertrand Desplat, celui de Guingamp, se sont accrochés au milieu du silence interloqué des participants.

      Tout semble avoir commencé quand le dirigeant de L 1 a accusé le second d'être une taupe. « Tu donnes des documents à Mediapart ! », lance ainsi Eyraud à Desplat en pleine discussion sur le PGE. « Quoi ? Je vais te casser la gueule si tu dis ça », rétorque, furieux, le Breton, hors de lui. « Ça ne va pas ? Personne ne me parle comme ça, même à Marseille ! », reprend le responsable de l'OM, totalement déstabilisé par la menace de Desplat. Sidération des autres, devant leur ordinateur.

      «On est en plein roman-feuilleton»

      Ce jeudi, le président de Guingamp est revenu pour La Provence sur cet échange houleux, qui a consterné l'auditoire, parlant d'un « incident de fin d'une très longue journée de réunions, avec la fatigue et l'excitation que cela induit, et qui a duré 20 secondes », ajoutant que cela n'avait « franchement aucun intérêt ».

      « Des personnes disent des choses qui dépassent leur pensée et qui en blessent d'autres lors de ces bureaux, conseils ou AG, nous confie, désolé, un président de Ligue 1. Eyraud a tenu des propos excessifs. Bertrand l'a mal pris. On est en plein roman-feuilleton. »

      Un autre participant de mercredi après-midi tempère : « Ce sont deux hommes qui mettent tout ce qu'ils ont pour défendre leurs intérêts, ceux de l'OM comme ceux de Guingamp. Sur des sujets aussi brûlants que ceux évoqués lors de l'assemblée générale, il n'y a rien de surprenant à ce que la fatigue l'emporte, les nerfs lâchent et que la situation dérape. » Jacques-Henri Eyraud est un peu le « spécialiste » du clash puisqu'il lui arrive de se prendre souvent le bec avec Jean-Michel Aulas, le président de Lyon, réputé pour exceller dans la provocation.

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