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Hertz, premier grand groupe international victime du coronavirus

Le loueur, créé il y a plus de cent ans, a placé ses opérations aux Etats-Unis et au Canada sous le régime de la faillite et supprimé la moitié de ses effectifs. Le loueur de voitures américain a vu ses revenus fondre comme neige au soleil avec la pandémie. Sa dette est estimée à 19 milliards de dollars, selon le « Wall Street Journal ».

Hertz n'a pas résisté à la chute vertigineuse de la demande.
Hertz n'a pas résisté à la chute vertigineuse de la demande. (Ted Shaffrey/AP/SIPA)

Par Adrien Lelièvre

Publié le 23 mai 2020 à 09:51Mis à jour le 24 mai 2020 à 11:02

Les annales retiendront que le coronavirus aura été fatal au vénérable Hertz. Centenaire, le loueur de voitures s'est placé vendredi sous le régime américain des faillites, devenant ainsi le premier grand nom de l'économie mondiale à tomber sous les assauts de la pandémie. La procédure ne concerne pour l'instant que ses opérations aux Etats-Unis et au Canada et épargne jusqu'à preuve du contraire ses autres gros marchés (Europe, Australie et Nouvelle-Zélande).

« L'impact du Covid-19 sur la demande de voyages a été soudain et dramatique », a expliqué le groupe dans un communiqué. Privé de chiffre d'affaires ou presque, le groupe centenaire a en plus vu s'évaporer la valeur de ses actifs - les voitures qu'il doit revendre en permanence sur le marché de l'occasion pour financer son modèle.

Un ciseau dévastateur et impitoyable pour le groupe centenaire fondé en 1918 avec une poignée de Ford T, qui n'a sans doute pas pu honorer un paiement d'environ 400 millions de dollars correspondant au leasing d'une partie de sa flotte. Un sursis de quinze jours avait été pourtant obtenu.

20.000 postes supprimés

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Basée à Estero, en Floride, Hertz avait affirmé, au plus fort de la crise sanitaire, avoir éliminé « toutes les dépenses non essentielles ». « Cependant, l'incertitude demeure quant au retour des revenus et à la réouverture complète du marché », précise aujourd'hui la société, qui n'a pas su convaincre Washington de l'aider, au contraire des compagnies aériennes. Carl Icahn, le milliardaire qui détient environ 39 % du capital du groupe, n'a pas non plus volé au secours du loueur.

Le 21 avril, Hertz avait annoncé supprimer 10.000 emplois en Amérique du Nord , soit 26,3 % de ses effectifs mondiaux. Un mois plus tard, le loueur de voitures a indiqué que ce sont finalement 20.000 personnes qui perdront leur emploi, plus de la moitié de ses effectifs mondiaux (38.000 salariés).

La société avait essuyé une quatrième perte nette annuelle consécutive en 2019. Mais elle avait mieux démarré en 2020, avec une hausse de son chiffre d'affaires de 6 % en janvier et de 8 % en février comparé aux mêmes mois de l'an passé.

La pandémie a toutefois vitrifié la demande et la direction du groupe redoute maintenant que la reprise ne tarde à se concrétiser, le tourisme étant au point mort. La bascule générale vers le télétravail pourrait également grever la clientèle d'affaire sur le long terme.

Rêve d'un nouveau départ

Cette situation catastrophique - dans un marché chahuté ces dernières années par les nouvelles mobilités -, concerne d'ailleurs tous les acteurs du secteur, qui doivent assumer des charges de loyers dans les gares ou les aéroports importantes au-delà du financement de leurs flottes de véhicules. En France par exemple, Europcar vient de recevoir un prêt de 220 millions d'euros garanti par l'Etat , mais reste loin d'être sorti d'affaire. En Allemagne, Sixt a signé un prêt de 1,6 milliard d'euros.

Aux Etats-Unis, le recours au régime des faillites est un dispositif qui permet à une entreprise n'arrivant plus à rembourser sa dette de se restructurer à l'abri des créanciers. Le « Wall Street Journal » faisait état vendredi d'une dette d'environ 19 milliards de dollars. « La réorganisation financière fournira à Hertz une voie vers une structure plus robuste qui positionnera au mieux la société à l'avenir », veut croire le patron de Hertz, Paul Stone.

Avec AFP

À noter

Hertz employait 38.000 personnes fin décembre, dont 29.000 aux Etats-Unis.

Adrien Lelièvre

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