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La garde rapprochée de Hollande propulsée au cœur de l'Etat français

Journée marquante, mercredi, avec la fin du remaniement et l’annonce de 14 nouveaux secrétaires d’Etat français. Mais un autre remaniement a eu lieu, au sein du cabinet élyséen et à la tête du PS. Au centre de toutes les attentions : Jean-Pierre Jouyet, qui confirme son retour en grâce à gauche, après son passage dans le gouvernement Sarkozy, en devenant secrétaire général de l'Elysée. Il s'agit d'un ami de l'ENA du chef de l'Etat.

Le président François Hollande avec l'un de ses plus proches amis de l'ENA, Jean-Pierre Jouyet, en février 2013 à l'Elysée. Ce dernier est désormais secrétaire général de la présidence.
Le président François Hollande avec l'un de ses plus proches amis de l'ENA, Jean-Pierre Jouyet, en février 2013 à l'Elysée. Ce dernier est désormais secrétaire général de la présidence. AFP PHOTO / ERIC FEFERBERG
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Le changement n’est sûrement pas anecdotique. Jean-Pierre Jouyet succède à Pierre-René Lemas au poste stratégique de secrétaire général de l’Elysée. C’est lui qui va donc avoir la lourde tâche de faire tourner la machine élyséenne, quelque peu grippée. Pierre-René Lemas était, dit-on, en froid avec Aquilino Morelle, le conseiller politique du chef de l’Etat. Les tensions entre l’Elysée et Matignon étaient par ailleurs récurrentes. Du coup, François Hollande a décidé de modifier le dispositif, en plaçant l'un de ses proches.

Jean-Pierre Jouyet, en quelques mots, c’est un ami intime du président. Les deux hommes se connaissent depuis l’Ecole nationale d'administration (ENA). Ils sont tous les deux issus de la promotion Voltaire. Agé de 60 ans, le directeur général de la Caisse des dépôts a l’avantage de parfaitement connaître l’administration française, et d’avoir un réseau très étendu, notamment au sein du monde de l’entreprise. Sa nomination s’explique également par la décision de rapatrier à l’Elysée le secrétariat général des Affaires européennes, un organisme chargé de la coordination interministérielle sur les questions communautaires.

Mettre de l’huile dans les rouages

L’Europe, c’est justement l'un des sujets de prédilection de Jean-Pierre Jouyet. Il fut non seulement secrétaire d’Etat aux Affaires européennes durant 1 an et demi sous Nicolas Sarkozy, mais également bras droit de Jacques Delors à la Commission européenne dans les années 1990. Jean-Pierre Jouyet entretient également de bons rapports avec Manuel Valls, le nouveau Premier ministre. Les deux hommes ont travaillé ensemble à Matignon sous Lionel Jospin. M. Jouyet était directeur adjoint du cabinet du Premier ministre de l'époque, alors que M. Valls en était le porte-parole.

De quoi faciliter les relations entre l’Elysée et Matignon. Les deux entités devront travailler de façon « totalement imbriquée », a déclaré François Hollande au quotidien Le Monde. Il faudra, a ajouté le chef de l’Etat, « une cohérence absolue, une équipe quasiment fusionnelle, une véritable unité de commandement », sous-entendant ainsi que ce n’était pas le cas jusqu’à présent. La mission de Jean-Pierre Jouyet ? Mettre de l’huile dans les rouages, et tout faire pour empêcher les couacs, trop nombreux ces derniers mois.

C'est bien lui le patron

A travers cette nomination, François Hollande signifie par ailleurs qu’il compte désormais s’appuyer sur ses proches. La désignation, mercredi, des secrétaires d’Etat renforce un peu plus ce sentiment. André Vallini à la Réforme territoriale, Jean-Marie Le Guen aux Relations avec le Parlement, Kader Arif qui reste aux Anciens combattants, Frédéric Cuvillier aux Transports… Tous sont des hollandistes.

Et leur nombre ne cesse de croître au sein de l’équipe gouvernementale. François Hollande avait déjà nommé la semaine passée d’autres de ses plus proches : François Rebsamen au ministère du Travail, Michel Sapin aux Finances, Ségolène Royal, son ex-compagne, à l'Environnement. Par ailleurs, en plus du ministère de l’Agriculture, Stéphane Le Foll avait quant à lui hérité du porte-parolat du gouvernement.

Le président a donc placé ses troupes un peu partout au cœur du dispositif, histoire sans doute de bien faire comprendre une chose : malgré l’arrivée de Manuel Valls à Matignon, c’est bien lui qui reste le patron.

Hollande, chef de parti

Ces multiples changements ne s’arrêtent pas là ; ils touchent également le Parti socialiste, avec l’exfiltration mercredi d’Harlem Désir. Le premier secrétaire quitte son poste et prend la direction du secrétariat d’Etat aux Affaires européennes, à quelques mois des élections. Une nomination qui a fait des vagues au sein du parti. « C’est pathétique », confient même plusieurs députés.

En cause : le bilan peu reluisant d’Harlem Désir à la direction du parti. Le constat est là : le PS est depuis plusieurs mois totalement inaudible. Pour remettre le PS en ordre de marche, François Hollande a donc décidé de remplacer Harlem Désir par Jean-Christophe Cambadélis. Ce dernier est un ancien strauss-kahnien, proche aujourd’hui de Martine Aubry.

En renouvelant la direction du parti, François Hollande prépare clairement l’avenir, les yeux tournés vers 2017 et la prochaine présidentielle. Problème : en s’immisçant ainsi dans la vie du PS, il prête le flanc à la critique. Lors du débat de l’entre-deux-tours avec Nicolas Sarkozy, le candidat Hollande s’était engagé à ne pas se comporter en chef de parti. Promesse visiblement oubliée.

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