Depuis le début du déconfinement, certains Français redoutent de sortir de chez eux. Cette peur a un nom : le syndrome de la cabane.
Le 11 mai a été vécu comme un jour de délivrance par la grande majorité des Français, confinés chez eux pendant huit longues semaines. Pour d’autres, cette date est synonyme d’angoisse. Celle de sortir de son cocon protecteur qu’était devenu l’appartement ou la maison familiale.
Cette forme d’anxiété et de peur a un nom : le syndrome de la cabane. Il ne s’agit pas d’une pathologie psychiatrique à proprement parler mais d’un état transitoire émotionnel. Ce syndrome a été décrit pour la première fois au tout début du XXe siècle, dans l’ouest et le nord de l’Amérique, où il frappait les chercheurs d’or, les trappeurs et les coureurs des bois. Ces derniers, de par la nature de leurs activités, vivaient des mois entiers, reclus dans des cabanes, sans voir âme qui vive. Leur retour à la civilisation était parfois douloureux. Briser cet isolement, se confronter aux autres et retrouver la civilisation était souvent source d’angoisses, de stress et d’anxiété.
Les symptômes ont été décrits précisément : de la fatigue, un engourdissement des bras et des jambes, une profonde tristesse et un état dépressif.
Ces signes ont été détectés ces dernières semaines en Chine mais aussi en Espagne, chez de nombreux sujets, à la suite du déconfinement. Ces personnes disaient craindre la contamination bien sûr, mais aussi ce monde de l’après- confinement, qui ne sera plus jamais pareil.