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Les tortues de retour sur les plages sénégalaises, les braconniers aussi

Conséquence inattendue de la pandémie de coronavirus et de l’interdiction des rassemblements sur les plages, une espèce de tortue marine en voie de disparition est réapparue sur la côte sénégalaise, près du site touristique du Lac Rose, à une quarantaine de kilomètres au nord de Dakar.

Les tortues Caouanne ne peuvent se reproduire qu'à partir de 30 ans et ne pondent que les deux ou trois ans.
Les tortues Caouanne ne peuvent se reproduire qu'à partir de 30 ans et ne pondent que les deux ou trois ans. Mark Conlin/VW PICS/UIG via Getty Image
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Avec notre correspondante à Dakar, Charlotte Idrac

C'est lors d'une balade dominicale sur la plage près du Lac Rose qu'une promeneuse est tombée sur une carcasse de tortue. « La tête décapitée, coupée net » raconte-t-elle. Quelques mètres plus loin, au moins deux affûts, des abris de guet construits avec des branchages, sont découverts. Les photos sont transmises à l’Océanium, association de protection de l’environnement, qui identifie l’espèce : il s'agit d'une tortue Caouanne, de son nom latin Caretta caretta.

« C'est une tortue qui fréquente beaucoup les côtes mauritaniennes. La dernière fois que nous l'avons aperçue au Sénégal, c'était en 1996 », indique le président de l'Océanium, Youssef El Ali. « C'est une espèce qui est fondamentale pour nos océans parce qu'elle mange les éponges qui se trouvent sur les coraux, qui peuvent ainsi avoir une meilleure oxygénation avec la lumière. »

Ces tortues ne peuvent pas sortir de l'eau pour aller pondre s'il y a une présence sur la plage. Mais à la faveur de la pandémie de coronavirus, la fréquentation des plages a baissé et les tortues Caouanne ont pu se les réapproprier, alors que la période de ponte dure jusqu’au mois de juillet. L’espèce ne peut se reproduire que vers l’âge de 30 ans et ne pond que tous les deux à trois ans.

Les tortues Caouanne sont protégées mais aussi très convoitées. « Sa viande est comestible et même réputée, ses œufs sont également mangés, sa carapace est vendue sur certains marchés comme objet décoratif, énumère le président de l'Océanium, Youssef El Ali. Et puis il y a un peu de médecine traditionnelle. » L’association a prévenu la gendarmerie environnementale, et compte sur des sentinelles de bénévoles pour surveiller les plages, et protéger les tortues.

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