Béziers : six ans de prison pour avoir abusé d’une fillette placée chez lui
Famille d’accueil avec son épouse, il a imposé des rapports sexuels à une enfant de 9 ans.
À la rentrée 2013, l’agent de cantine d’une école primaire dans un village proche de Béziers, reçoit les confidences d’une écolière de 9 ans. Depuis sept ans, l’enfant est placée en famille d’accueil avec une de ses sœurs. Leur maman, handicapée, est décédée en 2006 et le père souffre de dépression. À cinq reprises, elle dit avoir subi des attouchements de la part du mari de l’assistante maternelle.
Personne ne te croira. Tu passeras pour une menteuse
Alors que tout se déroulait bien, après les vacances d’été 2013, le prévenu devient violent, la gifle. Il lui impose des cunnilingus et des fellations. Il utilise le chantage : "Tu ne dois raconter ceci à personne. De toute manière, personne ne te croira. Tu passeras pour une menteuse". La gamine donne des détails sordides, que, selon les experts, elle ne pouvait inventer.
Le prévenu se présente libre à la barre du tribunal de Béziers. Il vit en Haute-Savoie, est séparé de l’assistante maternelle. Les sanglots dans la voix, il nie tout : "J’ai du mal à expliquer ces accusations. Mais tout est faux. En l’absence de ma femme, je devais surveiller un enfant autiste que nous gardions, pour ne pas qu’il se blesse." La fillette aurait tout inventé pour se venger de la sévérité de celui qu’elle appelait son beau-père. "J’ai très mal vécu cela. J’ai fait une tentative de suicide et suis tombée en dépression. Je me reconstruis doucement."
J’ai du mal à expliquer ces accusations. Mais tout est faux
Le parquet requiert cinq ans de prison dont un an avec sursis mis à l’épreuve, avec obligation de soins, interdiction du département de l’Hérault. Il demande un mandat de dépôt. "L’enfant n’a jamais cherché à dramatiser les faits, elle est restée constante dans ses déclarations. Le pédopsychiatre n’a noté aucune tendance à l’affabulation."
L’avocate de la défense plaide la relaxe : "Aucun juge n’a considéré qu’il représentait un danger et là, on veut l’enfermer pour quatre ans. J’ai le sentiment d’une instruction à charge. Elle a peut-être subi quelque chose mais pas de la part de mon client. Elle revenait de colonie de vacances."
Le tribunal est allé au-delà des réquisitions et a condamné le prévenu, au casier vierge, à six ans de détention, avec un suivi judiciaire de dix ans, avec injonction de soins, interdiction de contacter la victime, d’approcher des lieux fréquentés par des mineurs, d’avoir des activités professionnelles ou bénévoles en contact avec des mineurs et d’indemniser la victime. Encas de non-respect, il devra exécuter une peine supplémentaire de deux ans. Il a été inscrit au fichier des délinquants sexuels. Le mandat de dépôt a été prononcé à l’audience.
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