À Lyon, près de soixante demandeurs d'asile sans-abri ont été verbalisés pendant le confinement

Lors du confinement, une soixantaine de demandeurs d'asile sans-abri ont été verbalisés dans la métropole de Lyon (Rhône). Une association demande le retrait des amendes abusives.

Lors du confinement, des personnes demandeur d'asile et sans abri ont reçu des contraventions pour non-respect des mesures sanitaires.
Lors du confinement, des personnes demandeur d’asile et sans-abri ont reçu des contraventions pour non-respect des mesures sanitaires. (©SL / actu Paris)
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Lors de la période de confinement qui a duré du 17 mars au 11 mai 2020, près d’une soixantaine de demandeurs d’asiles sans-abri ont été verbalisés à Lyon (Rhône), révèle l’association Forum réfugiés – Cosi. Des procès verbaux reçus alors que des consignes avaient été données par les autorités aux forces de l’ordre. L’organisation milite pour faire retirer les amendes jugées abusives

Non-respect du confinement

À Lyon, Forum réfugiés – Cosi gère l’adresse postale de près de 4 000 demandeurs d’asiles et réfugiés. Si certains ont pu être hébergés dans « des centres ou des hôtels lors du confinement d’autres ont passé cette période dans la rue ou dans des squats », raconte Jean-François Ploquin, directeur de l’association contacté par actu Lyon

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Les amendes pour non-respect du confinement chiffrées à 135 euros sont arrivées pour la plupart dans les boîtes aux lettres du 326 rue de Garibaldi, l’adresse de la plateforme de Forum Réfugiés – Cosi qui « reçoit les lettres des migrants en attente d’un hébergement », souligne le directeur.  

Nos confrères de Médiacités Lyon ont pu consulter certains PV et remarquent – non sans surprise – que les contraventions ont été données dans le quartier de la Guillotière, près de Perrache, de l’Hôtel de Ville ou de la place GrandClément à Villeurbanne. Le motif mentionné par l’agent de police étant bien « déplacement hors du domicile sans document justificatif conforme ». 

« Retirer les amendes abusives » 

« Dès le début du confinement, nous avons demandé aux autorités que des consignes de bienveillances et d’indulgences soient passées aux policiers », rappelle Jean-François Ploquin. Des consignes bien diffusées mais qui ont peut-être échappé à quelques oreilles au vu des PV arrivés dans les boîtes aux lettres de l’association. Après avoir reçu une soixantaine de procès-verbaux, l’association a tenu à « signaler ces amendes » dont certaines pourraient être abusives.

« Bien sûr, je n’ai pas de visibilité sur chaque contravention. Cela dépend des circonstances. Il se peut que des personnes se soient fait verbaliser alors qu’elles n’avaient pas rempli d’attestation. Dans ce cas-là, n’importe qui est fautif », précise-t-il.

« En revanche, si elle a été verbalisée alors qu’elle se rendait à un rendez-vous essentiel ou qu’elle se trouvait dans la rue sans en avoir le choix, ce n’est pas normale. »

L’association a alerté la préfecture du Rhône qui devrait examiner chaque amende et étudier les PV au cas par cas afin de déterminer si des contraventions abusives ont été données à l’encontre des personnes sans-abri. Les démarches sont en cours d’après Jean-François Ploquin.

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Au début de la période de confinement, la préfecture du Rhône avait été pointée du doigt après la révélation de plusieurs cas de sans-abri verbalisés à hauteur de 135 euros pour non-respect du confinement.

Une enquête administrative avait été menée par les services du préfet Pascal Mailhos. Les investigations internes conduisaient à la thèse d’une « fausse informations » avait démenti la préfecture

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