VIDÉO. A Paris, du gel hydroalcoolique servi avec des «tireuses à bière»

Dans le métro, des tireuses à bière ambulantes du Stade de France ont été reconverties en distributeurs mobiles de gel hydroalcoolique. Une astuce pour faciliter la désinfection des mains aux heures de pointe.

    « Bonjour Madame, est-ce que vous voulez un petit peu de gel pour les mains ? », interpelle James, derrière une large visière de protection transparente et un masque chirurgical. Avec sa lance et son uniforme tout bleu, il lâche des dizaines de salves de gel hydroalcoolique par minute sur les mains tendues de voyageurs pressés. « Ça s'apprend au fil des jours, comme les gens se baladent il faut suivre leur main, mais sinon c'est relativement simple ».

    Son métier depuis le 11 mai et les premières heures du dé-confinement : distributeur ambulant de gel hydroalcoolique. Ce matin il sévit dans un couloir de la Gare St-Lazare. Comme lui, une cinquantaine de salariés d'un prestataire de la RATP se relaient aux heures de pointe dans les stations les plus fréquentées du réseau.

    Des tireuses à bière reconverties

    Pour arroser le plus grand nombre de passagers possibles, un tuyau souple est relié à un large sac à dos rigide. Un dispositif qui rappelle de bons souvenirs à Manon, passagère tout juste désinfectée, « Ça me fait penser aux festivals, aux trucs de bière ».

    Ces réservoirs mobiles vivent en effet une reconversion inattendue après avoir officié comme tireuses à bières ambulantes au Stade de France. « Ça a été une transition plutôt facile, une fois les problèmes techniques réglés », souligne Bertrand Castagné, directeur général du prestataire Samsic City.

    Distribuer du gel hydroalcoolique ou de la bière relève d'un exercice plutôt similaire. Seule la pression de la tireuse varie entre la bière et le gel hydroalcoolique. « La grande différence c'est que c'est gratuit et abuser du gel, c'est bon pour la santé publique », ironise Bertrand Castagné.

    « Cela permet de capter quasiment tous les voyageurs »

    Les brigades ont le même objectif : toucher le maximum de personnes. Pour cela, les équipes se répartissent là où les flux de voyageurs sont les plus denses. Au sommet de son escalator, James désinfecte les passagers en correspondance. Marie et Yann, eux, pulvérisent leur solution sur les mains de celles et ceux qui viennent de passer les portiques. « Cela permet de capter quasiment tous les voyageurs à la différence de bornes fixes », pointe Bertrand Castagné.

    Les petits hommes en bleu arpenteront les stations de Paris et sa petite couronne au moins jusqu'à la mi-juin.