VIDÉOS. "Pas de retour à l'anormal" : après le coronavirus, les soignants veulent garder des moyens

Débutés la semaine dernière et partis pour avoir lieu chaque jeudi, les "Je dis colère" ont eu lieu ce 28 mai 2020 à Paris, notamment devant l'hôpital Robert-Debré.

Plusieurs dizaines de soignants ont manifesté, jeudi 28 mai 2020 à Paris.
Plusieurs dizaines de soignants ont manifesté, jeudi 28 mai 2020 à Paris. (©SL / actu Paris)
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Ce rassemblement, jeudi 28 mai 2020, était comme tous ceux de plus de dix personnes totalement interdit. Mais plus de 200 personnes, dont des dizaines de personnels soignants, se sont réunies devant l’hôpital Robert-Debré, à Paris, pour réclamer davantage de moins pour l’hôpital public, alors que s’est ouvert le Ségur de la santé, prévu à cet effet.

Salaires, moyens et fin du recours au privé au cœur des demandes

« Pas question d’attendre silencieux » les conclusions du Ségur lancé lundi 25 mai par le gouvernement, a résumé un médecin de l’hôpital du 19ème arrondissement. Attendus par plusieurs dizaines de soutiens -syndicats, Gilets jaunes, partisans politiques-, autant de soignants ont fait bloc et sont sortis de l’hôpital pour le premier « Je dis colère » d’après Ségur.

Lourdement encadrés par des forces de police déployées tout autour de l’hôpital et barrant l’accès à l’entrée du boulevard Sérurier, les soignants ont pris position sur les marches de l’église Sainte-Geneviève et récité les vœux qu’ils veulent voir exaucés. La priorité reste la revalorisation des salaires, « de 300 euros pour tous », promise sans montant par l’exécutif.

Deux autres revendications ont été portées par les soignants qui ont pris la parole à tour de rôle : la fin de la privatisation de la santé, notamment les Ehpad, et l’abandon des mutuelles privées pour favoriser une cotisation unique pour tous.

« L’hôpital public est capable de déployer une efficacité énorme »

Entendus et applaudis, les soignants ont fait du bruit. Et témoigné de ce qu’ils ont vécu durant les deux mois de crise sanitaire. Mathieu, pneumologue rattaché à un service Covid+ pendant deux mois, a dénoncé la gestion du gouvernement, les pénuries de masques et gels dont ils ont été victimes, ainsi que la forte présence policière déployée autour de la manifestation.

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Ému et « en colère », le jeune médecin a rappelé une banderole confectionnée avant la crise, lors des manifestations pour plus de moyens. Il y était écrit : « L’État compte les sous, on compte les morts. Ce slogan a pris tout son sens pendant les deux mois qu’on vient de vivre. Nous ne sommes pas des héros, mais nous avons été sacrifiés, notamment dans les Ehpad. »

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En écho à la banderole « pas de retour à l’anormal » accrochée aux grilles de l’hôpital, Mathieu a réclamé le maintien des moyens humains et matériels donnés à l’hôpital pendant la crise : « On a vu que lorsqu’on donnait les moyens à l’hôpital public, il était capable de déployer une efficacité énorme et de soigner un grand nombre de gens. C’est une question de choix politique. »

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