ENVIRONNEMENT - Les Français se déconfinent, et les mauvaises manières aussi. Ce week-end sur les réseaux sociaux, plusieurs internautes ont partagé leur indignation, en publiant des photos des déchets laissés après des rassemblements dans des parcs ou autres espaces publics prisés des adeptes de pique-niques. Des images qui tranchent avec les appels à penser et concevoir le “monde d’après” le coronavirus, au sein duquel la préoccupation environnementale est censée avoir une place une centrale.
À Paris, c’est notamment la pelouse des Invalides qui a été jonchée de détritus, tout comme les abords du Canal-Saint-Martin, où des bouteilles et autres déchets en plastique flottaient à la surface de l’eau. À Lyon, ce sont les berges du Rhône qui ont fait les frais de pareils comportements, observés également du côté de Versailles dans les Yvelines.
Auprès du HuffPost, l’adjoint à la propreté de la mairie de Paris, Paul Simondon, assure que la ville avait anticipé le phénomène. “On s’y attendait. On avait repéré les grands week-ends avec du beau temps, et on a donc renforcé nos moyens de nettoiement”, indique l’élu, qui explique notamment ces actes par la fermeture des bars et restaurants, “qui font augmenter la densité des rassemblements à plusieurs endroits à Paris, aux Invalides, à Nation, sur les quais etc.”.
Pour faire face à ces comportements, Paul Simondon affirme que la ville de Paris a ajouté aux abords de ces zones des bacs et des corbeilles supplémentaires et a augmenté les cadences de ramassage (entre cinq et six fois par jour), dont les horaires ont été décalés pour agir tard la nuit. Pour autant, et les différentes images en attestent, cela n’est pas suffisant.
“Renforcer le ‘dissuasif’”
“C’est pour cette raison qu’on veut renforcer le ‘dissuasif’, c’est à dire renforcer les contrôles et travailler à une possible augmentation de l’amende”, aujourd’hui fixée par la loi à 68 euros maximum, précise encore Paul Simondon, qui souhaite une “prise de conscience” de la part des ceux qui agissent ainsi.
“La très grande majorité se comporte très bien, les agents d’entretien me le disent. Comme ils étaient mobilisés pendant le confinement, ils sont parfois remerciés sur le terrain et observent que beaucoup de gens font attention. Mais quand la population est très nombreuse à un même endroit (et ça peut monter jusqu’à 2000 personnes le long du Canal-Saint-Martin), il suffit d’une minorité pour qu’il y ait une masse de déchets impressionnante”, regrette-t-il.
La maire de Paris a d’ailleurs elle-même appelé les Parisiens à faire attention. Interrogée sur les masques jetés dans la rue, déjà considérés comme une importante cause de pollution, Anne Hidalgo a appelé à un “sursaut de civisme”.
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