Le préfet de police de Paris dénonce « les accusations de violence et de racisme »

Didier Lallement, le préfet de police de Paris, a écrit aux policiers pour leur apporter son soutien alors que des violences policières sont dénoncées.

Le préfet Didier Lallement a tenu à apporter son soutien aux policiers parisiens
Le préfet Didier Lallement a tenu à apporter son soutien aux policiers parisiens (©IAN LANGSDON / POOL/EPA/Newscom/MaxPPP)
Voir mon actu

Alors que la mort de George Floyd embrase les Etats-Unis, certains policiers français sont pointés du doigt, accusés de comportements violents et parfois racistes. 

C’est dans ce contexte que le préfet de police de Paris, Didier Lallement, a décidé d’écrire à ses troupes ce mardi 2 juin 2020. 

À lire aussi

« Une mise en cause systématique inadmissible »

Dans un mail auquel Médiapart a eu accès, le préfet explique aux policiers connaître « la peine qui est la vôtre devant les accusations de violence et de racisme, répétées à l’infini par des réseaux sociaux et certains groupes d’activistes ».

Et poursuit : « La police de l’agglomération parisienne n’est ni violente, ni raciste : elle agit dans le cadre du droit pour la liberté de tous.  Je ne laisserai pas salir une institution dont le rôle dans les grands moments de l’histoire de ce pays a été essentiel. Il n’y a pas de race dans la police, pas plus que de racisés ou d’oppresseurs racistes. Il y a des fonctionnaires qui s’engagent pour la liberté, l’égalité et la fraternité et cela au quotidien ! « 

Il prévient toutefois : « Si certains d’entre nous faillissent dans l’exigence d’impartialité et d’excellence qui est la nôtre, ils seront sanctionnés comme ils l’ont été à ce jour. »

Mardi matin, la préfecture de police avait dénoncé dans un tweet la mise en cause systématique inadmissible des policiers intervenant dans des contextes difficiles avec foule hostile.

Des plaintes et des rassemblements

Cette intervention arrive dans un contexte tendu. 

Le Défenseur des droits a conclu récemment à des contrôles et des violences policières discriminatoires systémiques dans un quartier du 12e arrondissement de Paris. Selon Mediapart, ces contrôles  s’accompagnaient de propos racistes, d’agressions physiques et de transferts injustifiés au commissariat. 

Vidéos : en ce moment sur Actu

Plus près, ce dimanche 30 mai 2020, un rassemblement s’est tenu dimanche à Bondy (Seine-Saint-Denis) pour réclamer justice pour un adolescent de 14 ans gravement blessé à l’œil après une interpellation policière. L’IGPN a été saisie dans cette affaire et la famille a porté plainte contre X. 

Toujours en Seine-Saint-Denis, un homme qui avait subi des injures racistes lors de son arrestation par des policiers le 26 avril 2020 à l’île-Saint-Denis, a déposé plainte pour violences volontaires en réunion, avec usage ou menace d’une arme, par personnes dépositaires de l’autorité publique et à caractère raciste.

La vidéo de l’arrestation d’un homme, jeudi 28 mai 2020 dans le 20ème arrondissement de Paris, a également crée la polémique sur la méthode utilisée par le policier, un genou sur la gorge.

Ce mardi soir, un rassemblement est organisé par le collectif Vérité pour Adama, faisant suite à la publication d’une nouvelle expertise médicale qui dédouane les gendarmes de responsabilité dans la mort d’Adama Traoré lors de son interpellation en 2016. La police l’a interdit. 

Les attaques de Camélia Jordana

Fin mai, la chanteuse et actrice Camélia Jordana avait créé la polémique en déclarant que des hommes et des femmes qui vont travailler tous les matins en banlieue […] se font massacrer pour nulle autre raison que leur couleur de peau. Des propos qui avaient entraîné la colère du ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner.

La préfecture de police a laissé poindre ce mardi une certaine exaspération en rapportant que trois individus avaient été interpellés à Paris, vêtus de tenues de policiers. Selon la préfecture, il s’apprêtait à tourner une vidéo simulant une interpellation raciste. 

Dernières actualités

Actu Paris

Voir plus