La petite histoire des villages parisiens
Dans un passé pas si lointain, de charmants petits villages ceinturaient Paris. Ce n’est en effet qu’en 1860, à l’initiative du Baron Haussmann, que ces petits villages ont intégrés les arrondissements de la capitale. Tour d’horizon historique et insolite de ces legs d’un passé rural, dont on observe encore les traces dans le paysage urbain…
Belleville
Au nord-est de la capitale, Belleville, auquel appartenait le hameau de Ménilmontant, s’est longtemps caractérisé par l’implantation de petites maisons. Habité par une population cosmopolite et populaire, le village était le refuge pour ceux qui n’avaient pas les moyens financiers d’habiter dans le centre de la capitale. Au début du XXe siècle, Belleville était même un haut-lieu de la fête, du fait de l’implantation des guinguettes, ces fêtes populaires très prisés des Parisiens. Transformé en faubourg puis bientôt intégré au XXe arrondissement, Belleville a néanmoins su garder un cachet typique.
Montmartre
Certainement l’un des plus célèbres village parisien au monde, Montmartre n’a pas toujours présenté l’image bucolique qu’on lui prête actuellement. En effet, de nombreux abris de fortune en forme de bidonvilles se nichaient sur la colline de Montmartre et étaient habités par des paysans et les populations pauvres. De nombreux moulins – dont le moulin de la Galette porte aujourd’hui le souvenir – parsemaient également le village, profitant de l’altitude pour fonctionner et moudre le blé. Toutefois, à partir de 1860, des cabarets se fixèrent sur la colline, l’histoire festive de Montmartre était née !
Auteuil et Passy
Aujourd’hui situés dans des quartiers très cossus, les petits villages d’Auteuil et de Passy, ont longtemps possédé des champs de vignes, en lieu et place des grands immeubles haussmanniens. Les dramaturges et écrivains Molière et Boileau possédaient aussi chacun une maison de campagne, en plein cœur du village d’Auteuil ! La rue d’Auteuil garde ici la trace de cet ancien village et contraste avec le gigantisme des boulevards Haussmanniens que l’on associe souvent aux quartiers bourgeois parisiens.
Charonne
En plein cœur de notre 20e arrondissement, des maraîchers et fermiers composaient la population de Charonne jusqu’au XIXe siècle. Ce village s’étirait du cimetière du Père Lachaise à la Porte de Montreuil, des quartiers aujourd’hui particulièrement animés. L’ermitage, un château d’agrément appartenant à une fille de Louis XIV, fut même construit sur cet espace. Hormis, ce château, seule une petite église, à l’aspect très campagnard, peut nous laisser deviner le passé rural de Charonne.
Bercy
Si Bercy est aujourd’hui un quartier marqué dans son paysage par de hauts-bâtiments industriels, il était encore au XIXe siècle une plate-forme commerciale où l’on vendait et entreposait les meilleurs vins français. Chaque semaine, les guinguettes et autres fêtes populaires battaient leur plein !
Vaugirard
Il y a encore un siècle et demi, le village de Vaugirard était réputé pour sa douceur de vivre, sa quiétude et ses jolies maisons de campagne : signe de son cachet rural, une petite chapelle se tenait à la place de l’arrêt de métro de Convention ! Sous l’effet d’une industrialisation et d’une urbanisation galopante à la fin du XIXe siècle, le petit village, autrefois si tranquille, devint un quartier à part entière du XVe arrondissement.
Grenelle
Dans l’actuel 15e arrondissement, entre les hautes tours de Beaugrenelle et le métro Dupleix, un petit village s’enorgueillissait d’une activité industrieuse très dynamique. Si les fabriques de poudre et les maisons bourgeoises du XIXe siècle ont malheureusement disparu dans leur totalité, une petite portion de l’ancien village subsiste aujourd’hui autour de l’église Saint-Lambert et de la rue du Commerce. Des maisons à un seul étage portent ici l’un des rares témoignages de ce passé rural, quartier aujourd’hui englobé dans le très citadin XVe arrondissement de Paris.
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