Monde

Un père égyptien a utilisé le coronavirus comme mensonge pour faire des mutilations génitales à ses filles

Les enfants s'attendaient à être vaccinées contre Covid-19, mais elles ont reçu à la place une drogue qui les a rendu inconscientes avant de se faire opérer.

Cette photo prise le 11 mai 2017 à Nairobi montre des instruments chirurgicaux utilisés dans le cadre d'une chirurgie de restauration clitoridienne. Carl de Souza/AFP
Cette photo prise le 11 mai 2017 à Nairobi montre des instruments chirurgicaux utilisés dans le cadre d'une chirurgie de restauration clitoridienne. Carl de Souza/AFP

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur The Independent

Plus de 200 millions de jeunes filles et de femmes ont été victimes de mutilations sexuelles dans le monde. Ces pratiques horrifiantes – qui vont de l'ablation partielle ou totale des organes génitaux externes à toutes formes de lésions – sont heureusement de plus en plus criminalisées et interdites mais des hommes cherchent toujours des moyens de contourner la justice pour mutiler les femmes et les filles. En Égypte, un homme a été accusé d’avoir trompé ses filles après leur avoir dit qu’un médecin était en visite pour des vaccinations contre le coronavirus. Il était en réalité pour leur faire subir des mutilations génitales, raconte The Independent

À la place du prétendu vaccin contre le Covid-19, les trois filles – toutes mineures – ont eu l’injection d’une drogue qui les a mis KO. Elles se sont ensuite fait opérer. C’est la mère des trois enfants, divorcée du père, qui a informé les autorités après que les filles lui aient dit ce qu’il s’était passé. Le parquet a «ordonné le renvoi d’un procès pénal urgent» envers le médecin et le père. L’Egypte criminalise les mutilations génitales féminines (MGF) depuis 2016, après que la pratique ait été interdite en 2008. 

Les médecins qui pratiquent les MGF peuvent être emprisonnés jusqu'à sept ans en Égypte. Quiconque demanderait l’exécution de ces mutilations, comme le père des trois filles, pourrait encourir jusqu'à trois ans de prison. Cependant, personne n'a été poursuivi avec succès en vertu de la loi de 2016 et des groupes de défense des droits des femmes en Égypte ont déclaré que l'interdiction n'était pas bien appliquée. Selon The Independent, les militantes pour les droits des femmes ont déclaré que la décision de la mère de signaler le crime montrait que la prise de conscience des dommages causés par les MGF augmentait. Et elles félicitaient de ce qu'elles considéraient comme une action décisive des autorités.

«Il est encourageant de constater que les autorités ont commencé à prendre des mesures contre les mutilations génitales féminines et que les filles et les mères sont devenues plus conscientes des dangers de la procédure», a déclaré Entessar el-Saeed, chef du Centre du Caire pour le développement et le droit. Une enquête réalisée en 2016 par le Fonds des Nations Unies pour l'enfance a montré que 87% des femmes et des filles égyptiennes âgées de 15 à 49 ans avaient subi des mutilations génitales féminines, qui sont largement pratiquées par les chrétiens et les musulmans du pays.

cover
-
/
cover

Liste de lecture