En Russie, la nappe d’hydrocarbures a atteint un lac d’eau douce

21 000 tonnes de carburant d’une centrale thermique se sont déversées dans la rivière Ambarnaïa et les terrains alentour. Les barrages flottants n’ont pas contenu la pollution, qui menace des environnements fragiles.

Les autorités russes ont déclaré l’état d’urgence après que plus de 20 000 tonnes de carburant diesel se soient infiltrées dans un fleuve sibérien, à l’extérieur de Norilsk, en Russie.

Les autorités russes ont déclaré l’état d’urgence après que plus de 20 000 tonnes de carburant diesel se soient infiltrées dans un fleuve sibérien, à l’extérieur de Norilsk, en Russie. VADIM KOFMAN / SPUTNIK VIA AFP

Des hydrocarbures ont atteint un lac d’eau douce dans l’Arctique russe, portés par la rivière touchée fin mai par une pollution sans précédent, a indiqué le gouverneur du territoire où l’accident a eu lieu, ce mardi 9 juin.

L’annonce intervient alors que les autorités avaient cru la semaine passée avoir réussi à stopper la propagation avec des barrages flottants. Lundi 8 juin dans la soirée, elles avaient finalement admis que les polluants n’avaient pas encore été contenus.

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« Le carburant a également pénétré dans le lac Piassino. C’est un beau lac d’environ 70 kilomètres de long contenant du poisson et une belle biosphère », a déclaré le gouverneur de la région de Krasnoïarsk (Sibérie), Alexander Ouss, cité par l’agence Interfax.

Il est désormais « important d’empêcher (la pollution) d’atteindre le fleuve Piassina, plus au nord », a-t-il ajouté, estimant que c’est « possible ». Le cours d’eau se jette lui dans la mer arctique de Kara.

« On ne nous donne pas les chiffres »

Le 29 mai dernier, 21 000 tonnes de carburant contenu dans le réservoir d’une centrale thermique appartenant à une filiale du grand groupe minier russe Norilsk Nickel se sont déversées dans la rivière Ambarnaïa et les terrains alentour après la rupture des piliers soutenant l’édifice.

Ce mardi, le directeur de Greenpeace en Russie, Vladimir Chouprov, a indiqué à l’AFP que ses équipes n’avaient pas encore pu accéder au site en raison de mesures de confinement contre le coronavirus.

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« Si 10 000 tonnes ou plus (de carburant atteignent le lac), c’est une catastrophe. Jusqu’à présent, on ne nous donne pas les chiffres », regrette ce responsable, alertant sur les « conséquences néfastes » si cette pollution atteignait ensuite la mer de Kara.

Le pire accident dû aux hydrocarbures dans l’Arctique russe

Le dégel du pergélisol, ou permafrost, conséquence du réchauffement climatique, fait figure de cause possible de cette catastrophe.

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L’accident est considéré par les organisations écologiques et les autorités comme le pire accident dû aux hydrocarbures dans l’Arctique russe, région fragile où les exploitations minières gazières et pétrolières sont nombreuses et la pollution un problème croissant depuis l’époque soviétique.

Le patron et actionnaire majoritaire de Norilsk Nickel, le milliardaire Vladimir Potanine, a promis la semaine dernière que son groupe prendrait en charge l’intégralité du coût des opérations de dépollution, qu’il a estimé à 10 milliards de roubles (128 millions d’euros).

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La Russie a ordonné aussi la vérification complète des infrastructures à risque bâties sur le permafrost.

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