Des dizaines de policiers en colère contre leur ministre se rassemblent place Masséna à Nice

Excédés, démobilisé, écœurés... Les policiers azuréens n’en peuvent plus des accusations sans nuance de racisme, des critiques à l’emporte-pièce émanant du show-biz et des dernières déclarations de leur ministre. Plusieurs dizaines d'entre eux se sont rassemblés pour protester sur la place Masséna à Nice ce mercredi soir.

Ch.P. Publié le 10/06/2020 à 19:43, mis à jour le 10/06/2020 à 19:43
Les agents manifestent ce mercredi soir sur la place Masséna à Nice. Photo Ch. P.

Unité SGP Police suggère "un service minimum".

Le syndicat Alliance ironise : "Une pandémie disciplinaire nous guette, restez confinés."

Plusieurs patrouilles (16 véhicules, 70 gardiens de la paix selon Karine Jouglas du syndicat Alliance) ont décidé ce mercredi soir de se rassembler place Massena à Nice pour exprimer leur ras-le-bol.

Christophe Castaner a mis le feu aux poudres en annonçant la fin de "la prise au cou", technique d’immobilisation jugée dangereuse.

Comment les policiers et les gendarmes devront procéder pour menotter un individu récalcitrant ? Mystère.

L’usage généralisé du taser, le pistolet à impulsion électrique, serait suggéré.

Plus risqué que l’étranglement maîtrisé opposent les spécialistes. Le taser peut se révéler très dangereux si la personne chute sans contrôle ou si elle est cardiaque.

"Que les politiques écoutent les hommes de terrain. Il n’y a pas une intervention qui se ressemblent", suggère un ancien patron du Raid à Nice. "Les techniques utilisées sont éprouvées".

Les policiers sont d’autant plus amers qu’ils ont le sentiment d’être présumés coupables à la moindre intervention.

Christophe Castaner évoquant lundi "la suspension systématiquement envisagée en cas de soupçon avéré de racisme (sic)" a provoqué un tollé.

"On bafoue nos droits et la présomption d’innocence", s’insurge Karine Jouglas, secrétaire d’Alliance dans les Alpes-Maritimes. "Les policiers ne comprennent pas pourquoi le gouvernement réagit dans la précipitation après une manifestation de 23 000 personnes alors que plus de 80 % de la population ont confiance en la police. Beaucoup de ceux qui nous critiquent ignore la réalité de notre métier, la détresse des habitants des cités qui subissent la délinquance au quotidien."

L'impression d'être lâchés, sacrifiés

Karine Jouglas du syndicat Alliance. Photo DR.

Les policiers ont l’impression d’être lâchés, sacrifiés comme si le pouvoir redoutait par-dessus tout une explosion des quartiers dits sensibles.

Karine Jouglas rappelle que la police est de plus en plus composée d’hommes et de femmes de toutes origines, de toutes confessions.

Quelle que soit leur origine, ils subissent, selon la policière, un nombre croissant d’agressions, d’outrages, de provocations... lors des 150 à 170 interventions quotidiennes dans le département.

"Les dérapages de collègues sont rares. Ils donnent lieu à des sanctions exemplaires", affirme Karine Jouglas. "J’encourage les donneurs de leçons à s’engager au service des autres comme le font les policiers jour et nuit."

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Nice-Matin

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