Pollution

Selon une étude, l’Arctique fond quand les plantes respirent moins à cause du CO2

Par Cyril Renault , le mercredi, 10 juin 2020, 9h27 , mis à jour le mercredi, 10 juin 2020, 9h27

arctique fond CO2
Photo d’illustration / Unsplash

Selon une nouvelle étude, l’Arctique fond quand les plantes respirent moins à cause du CO2

Une étude scientifique a récemment souligné un phénomène préoccupant : plus il y a de CO2 dans l’air, moins les plantes respirent, et plus l’Arctique fond de manière importante.


C’est la première fois qu’une étude révèle les répercussions d’une réaction inconnue de l’équilibre de l’écosystème, que l’on appelle aussi forçage physiologique.

L’Arctique fond lorsque les plantes respirent moins bien à cause d’une trop grande quantité de CO2.

Quand le niveau de CO2 augmente dans l’atmosphère, les plantes peuvent absorber assez sans ouvrir complètement leurs stomates. Lorsque ces stomates sont moins ouverts, cela diminue l’humidité relâchée par les plantes. Avec l’effet de serre, cela a pour conséquence d’augmenter rapidement la température près du sol.


Cette nouvelle étude, publiée dans la revue scientifique Nature a étudié comment cette baisse d’humidité pouvait se répercuter sur la température, et voici ce qui a été constaté : Plus la concentration de CO2 dans l’air est élevée, plus les stomates des plantes dans les zones de haute latitude sont fermés et moins les plantes libèrent de vapeur d’eau, ce qui accentue le réchauffement de l’Arctique.

arctique fond
Photo d’illustration / Unsplash


Les chercheurs de l’équipe, le professeur Jong-Seong Kug, le candidat au doctorat So Won Park de la division des sciences et de l’ingénierie environnementales de POSTECH, et le chercheur Jin-Soo Kim de l’université de Zurich ont expliqué :

« Cette baisse de la transpiration des plantes peut entraîner une hausse de la température de l’air près de la surface en diminuant l’effet de refroidissement par évaporation et en augmentant simultanément le flux de chaleur sensible au-dessus de la surface du sol. Cet effet non radiatif de l’acclimatation physiologique est appelé forçage physiologique au CO2. »

Selon ces chercheurs, avec l’amplification des rétroactions locales arctiques, le forçage physiologique serait responsable de 10% de l’effet de serre.


L’étude indique que l’Arctique fait partie des régions les plus affectées par l’effet de serre, mais d’autres mécanismes l’affectent également, comme la fonte de la banquise et la libération du rayonnement absorbé à ondes courtes que cela entraîne, la hausse du transport d’énergie vers les pôles… etc.

Le professeur Jong-Seong Kug, qui a participé à des études sur le réchauffement de l’Arctique sous plusieurs angles a indiqué :

« L’effet de fermeture stomatale dû à l’augmentation des niveaux de CO2 n’est pas entièrement pris en compte dans les projections climatiques futures. Cela veut dire que le réchauffement de l’Arctique peut se produire beaucoup plus rapidement que ce qui est actuellement prévu. Ici, l’augmentation du CO2 accélère le réchauffement climatique non seulement par l’effet de serre que nous connaissons tous, mais aussi en modifiant la fonction physiologique des plantes. »



Ainsi, il est essentiel que nous baissions drastiquement nos émissions de CO2 pour espérer garder les mêmes conditions de vie sur Terre. Planter des millions plantes n’arrangera rien sans la mise en place de solutions pour diminuer durablement le taux de CO2 dans l’air.

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Cyril Renault

C’est très probablement mon père qui m’a transmis cette passion que j’essaierai moi-même de transmettre à mes enfants. Dès que j'ai un peu de temps, je profite de l’occasion pour passer du temps dans la nature. Par ailleurs, je m’intéresse également à tout ce qui touche au bien être et à l'écologie de près ou de loin, je suis fasciné par toutes les méthodes d’investigation, vérifiables et reproductibles ayant pour but de produire des connaissances. J’ai donc décidé de rédiger des articles qui touchent à ces domaines. J’espère pouvoir vous transmettre un peu de mon savoir et de mon amour pour la nature.

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Commentaires

Le jeudi, 11 juin 2020, 15h46 à 15h46, Medespoir a dit :


Merci pour le partage de cet article, plusieurs informations très utiles et intéressantes.


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