Les sévices remontent au 19 janvier dernier. Ce mercredi 10 juin s'est ouvert le procès d'une mère de 46 ans, au tribunal correctionnel de Créteil (Val-de-Marne), accusée des violences sur ses deux enfants. Notamment envers le cadet, alors âgé de 13 ans, rapporte Le Parisien. Le procureur a requis trois ans de prison, dont un ferme. 

À genoux sur un balai pendant des heures

Ce soir du 19 janvier 2020, dans leur appartement de Vincennes, elle l'a obligé à s'assoir à genoux sur le manche d'un balai, pendant des heures, les mains scotchées derrière la tête, et bâillonné, décrit le quotidien francilien. Il est resté dans cette position de la fin d'après-midi jusqu'à près de minuit, avec trois pauses pour aller aux toilettes, et une pour dîner. Lorsqu'il est tombé, à plusieurs reprises, elle l'a redressé en le tirant par les cheveux.

La mère aurait décidé de cette "punition" car il avait refusé d'en accomplir une autre : recopier des biographies de dictateurs, après qu'il lui ait "manqué de respect", avait-elle rapporté.

C'est un voisin, voyant la scène à travers la fenêtre, qui a prévenu la police. Les forces de l'ordre à sa porte, la mère s'était dépêchée de détacher l'adolescent, avait rapporté Le Parisien à l'époque. Cette dernière, et une amie vivant chez elle et ayant assisté à la scène, avaient été placées en garde à vue.

"On a traité un enfant pire qu'un prisonnier de guerre", a estimé le procureur devant la cour, repris par le journal.

Le garçon avait été placé en famille d'accueil, tandis que sa soeur aînée avait été recueillie par des voisins. Aujourd'hui, les deux enfants se disent pourtant prêts à revoir leur mère.

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Des années de violences

L'aînée, âgée de 19 ans, a témoigné à la barre que les violences de leur mère ont commencé à la mort de leur père, en 2014. Elle a décrit des années de mauvais traitements, et comment elle tentait de l'en empêcher. Elle a par exemple raconté que sa mère avait plusieurs fois mis la tête de son frère dans la cuvette des toilettes. 

Chaque maltraitance décrite a été confirmée par l'accusée, jugée libre. Si elle dit ne pas se souvenir de tout, elle a reconnu les faits. En pleurs, elle a présenté ses "excuses" à ses enfants, disant qu'elle les "aime plus que tout au monde", relaie Le Parisien. Elle a reconnu avoir été elle-même victime de violences dans son enfance.

Cependant, elle n'explique pas ses propres sévices. Une expertise lui a diagnostiqué un tempérament "colérique" avec un "difficile contrôle pulsionnel". 

Une amie de la mère, ancienne assistante maternelle qui vit avec la famille depuis deux ans, est aussi jugée, pour complicité, car elle n'est pas intervenue ce soir du 19 janvier. Face au juge, elle a affirmé que d'ordinaire, elle s'interposait face à ces violences, mais avait peur de se retrouver à la rue. Deux ans de prison, dont un ferme, ont été requis contre elle.