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Muriel Bowser, maire de Washington et nouveau visage de l'opposition à Donald Trump

Muriel Bowser
Muriel Bowser, la maire de Washington. (Washington, le 21 janvier 2019.) Al Drago / AFP

Soutien du mouvement de protestation contre les violences policières, la maire démocrate de Washington attaque depuis quelques jours ouvertement le 45e président des États-Unis.

Le conflit s'envenime entre le locataire de la Maison-Blanche, Donald Trump, et la maire de Washington, Muriel Bowser. Dernier coup de l'élue américaine : rebaptiser "Black Lives Matter Plaza" une section de la 16e rue, à quelques pas de la Maison-Blanche. Muriel Bowser est même allée encore plus loin en appelant un collectif d'artistes à peindre en lettres jaunes géantes "Black Lives Matter" ("La vie des Noirs comptent", en français) sur une longueur de trois pâtés de maison. À l'endroit même où le 45e président des États-Unis s'est fait photographier Bible en main, quelques jours plus tôt. "Dans le genre bras d'honneur à quelques dizaines de mètres de l'homme le plus puissant du monde, on ne fait pas mieux", observe un correspondant de L'Obs aux États-Unis.

La tension entre Donald Trump et Muriel Bowser est montée d'un cran ces derniers jours. En cause : la réponse du président américain qui entend réprimer le mouvement de protestation contre les violences policières, consécutif à la mort de George Floyd. Pour l'édile de Washington, c'en est trop. Le 30 avril, elle lance sur Twitter les hostilités en ripostant au message de Donald Trump qui qualifie les manifestants de "chiens vicieux" et d'"armes inquiétantes". "Il n'y a pas de chiens vicieux et d'armes inquiétantes. Il y a juste un homme qui a peur. Effrayé/seul", tacle la maire.

Quelques jours plus tard, le 5 juin, Muriel Bowser prend de nouveau à parti le milliardaire républicain en exigeant le retrait des forces fédérales et militaires déployées dans la capitale américaine. Pour elle, cela ne fait qu'attiser la colère des manifestants "pacifiques". Réponse de Donald Trump ? "La maire Muriel Bowser est profondément incompétente et n'est pas qualifiée pour diriger une ville aussi importante que Washington DC." Loin de se laisser abattre, la démocrate de 47 ans réplique lors de la manifestation antiraciste organisée samedi 6 juin à Washington : "Aujourd'hui nous disons "non", en novembre nous dirons "au suivant"", lâche-t-elle, en référence à l'élection présidentielle prévue dans 150 jours.

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Une femme discrète et engagée

Muriel Bowser
Muriel Bowser prend la parole lors de la Women's March. (Washington, le 21 janvier 2017.) Theo Wargo / AFP

Née le 2 août 1972, Muriel Elizabeth Bowser est la petite dernière d'une famille catholique de six enfants. L'Afro-Américaine grandit dans un Washington marqué par les émeutes de 1968 et l'exode vers les banlieues. Son père, Joe, un activiste infatigable, lui transmet sa passion de la politique. Modérée et protégée de l'ex-maire démocrate Adrian Fenty, elle intègre le conseil municipal dès 2007 avant de briguer la mairie de Washington en 2014. C'est une femme "intelligente, disciplinée, coriace et sans parfum de scandale l'accompagnant, mais elle n'a pas été une présence remarquée pendant ses sept ans au conseil municipal", écrit à l'époque le Daily Beast lors de sa campagne, cité par L'Obs.

Bien que réservée, Muriel Bowser emporte la primaire démocrate face au maire sortant Vincent Condol Gray. Élue à la tête de la municipalité en novembre 2014, elle compte parmi l'une des sept maires noires des 100 plus grandes villes américaines, avec Lori Lightfoot à la tête de Chicago. Parmi les combats qu'on lui connaît, figure son engagement en faveur d'un contrôle renforcé des armes à feu, qui ravagent sa ville et son pays. Dans son discours inaugural de 2015, Muriel Bowser l'assure : elle est "la maire qui déteste les armes à feu".

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Une mère célibataire

Côté vie privée, Muriel Bowser préfère rester discrète. Néanmoins, en mai 2018, c'est le coup de théâtre. Elle révèle avoir adopté un bébé, toute seule. "J'avais beaucoup d'amour à donner un enfant", confie-t-elle à USA Today, quelques mois après avoir accueilli sa petite-fille prénommée Miranda. Muriel Bowser est aujourd'hui la seule mère célibataire à diriger l'une des plus grandes villes des États-Unis.

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33 commentaires
  • becassine

    le

    Femme incompétente sur toute la ligne c est elle la raciste et au lieu d attaquer Trump qu elle s occupe des citoyens de sa ville eux en ont bien besoin.

  • Violoncelles

    le

    There is just a scared man. Afraid/alone...
    Elle a raison : Trump va être laché , même par les siens , dès qu'ils se seront aperçus qu'ils misent sur le mauvais cheval qui n'a aucune chance.

  • parigino

    le

    Contrairement, je suis sûr, à la quasi-totalité des intervenants sur ce forum, je réside à Washington depuis 43 ans et je puis vous dire que vos commentaires sont plus inanes et ignares les uns que les autres. Vous ne connaissez absolument rien à la situation ici et je doute fort qu’aucun d’entre vous ait jamais mis les pieds à Washington. Alors pour votre gouverne, Mme Bowser est une maire très respectée qui devrait facilement être réélue. La ville est bien gérée, les finances sont saines, et les gens sont dans l’ensemble très satisfaits. Alors gardez pour vous vos commentaires racistes, ignorants, et débiles !!!