DERIVATIFEn plein confinement, un grand potager a surgi au beau milieu des HLM

Toulouse : En plein confinement, un grand potager a surgi au beau milieu d’une résidence HLM

DERIVATIFA Toulouse, un potager gratuit et en libre-service a poussé en plein confinement au pied d’une résidence HLM. A l’heure de la cueillette, le plaisir est double
Le tout nouveau potager en libre-setvice des 182 locataires de la résidence Polygone à Toulouse, planté pendant le confinement.
Le tout nouveau potager en libre-setvice des 182 locataires de la résidence Polygone à Toulouse, planté pendant le confinement. - H. Menal - 20 Minutes
Hélène Ménal

Hélène Ménal

L'essentiel

  • Donner du pouvoir d’achat aux locataires et les rapprocher, c’est l’objectif du potager urbain créé en plein confinement par le principal bailleur social de Toulouse.
  • L’heure de la cueillette a sonné pour les 182 habitants de la résidence Polygone.
  • Après avoir trompé l’ennui en regardant les légumes pousser, la plupart se régalent.
Des blettes cueillies au potager.
Des blettes cueillies au potager. - H. Menal - 20 Minutes

« Finalement, ça nous a fait passer le temps. On regardait, parfois assises sur un banc, ce qui poussait », en l’occurrence des fleurs et des légumes. A les entendre, Madeleine et Paule, vénérables habitantes d’un HLM tout près du Zénith de Toulouse, ont vécu un confinement plutôt contemplatif. Presque une mise au vert. Un petit dépaysement procuré par le tout nouveau jardin potager de la résidence Polygone qui a – et gardera pour toujours – l’immense particularité d’avoir été planté mi-avril, quand rien d’autre ne se passait au milieu des immeubles.

Et la tranquillité a plutôt réussi à ce jardin urbain de 400 m2, bien touffu et bien fleuri, où la Batavia a déjà disparu, parce que les 182 locataires la préfèrent à la chicorée et se sont déjà servis. Car le principe de ce potager, le troisième du genre installé par le bailleur social Toulouse métropole Habitat est celui du libre-service et de la gratuité.

« Ce goût quand ça vient du jardin ! »

Les résidents peuvent cueillir à leur guise les légumes qui les tentent, choux-fleurs, bientôt poivrons et courgettes ou haricots grandis avec un pied de maïs pour tuteur. « J’ai déjà ramassé pas mal d’épinards, j’aime ça et d’habitude je les achetais au marché couvert », confie Madeleine qui ce jeudi repart avec un sac en plastique rempli de blettes. « Moi, j’attends les tomates cerises, annonce Paul avec gourmandise. Ce goût quand ça vient du jardin ! Ça n’a vraiment rien à voir ».

L’autre particularité du potager, c’est que les habitants ne l’ont pas fait pousser eux-mêmes. Il est d’ailleurs né sur la jachère d’un jardin partagé qui n’a pas marché. Il y a un prestataire, l’entreprise Milpa. Son cofondateur, Guillaume Chochon, entretient aussi les 3.000 m2 de la résidence. Il a planté lui-même le jardin, utilise l’eau d’un vieux puits, précieux en pleine ville.

Le panneau d'information du potager d ela résidence Polygone, à Toulouse.
Le panneau d'information du potager d ela résidence Polygone, à Toulouse. - H. Menal - 20 Minutes

« Ça n’entraîne pas de hausse des charges, fait savoir Toulouse métropole habitat, puisque le prix de la prestation n’a pas changé ». L’ambiance si. Guillaume prévient de ses passages pour les habitants qui ont les pouces verts et il a le canif dans sa poche pour remplir les paniers. En plus, il agrémente le tout de conseils de lutte biologique contre les parasites, type œillets d’Inde pour gruger les pucerons. Sans compter les conseils de préparation pour écouler la fameuse chicorée boudée. Pour les plus jeunes, le centre social tout proche compte bien organiser des animations horticoles.

Jacqueline, habitante de 46 ans, trouve que « c’est bien » même si elle n’a encore rien cueilli, ne sachant pas si elle en avait le droit. Elle déplore que le jardin occupe l’espace où les enfants avaient l’habitude de jouer et espère qu’il ne sera « pas trop rapidement saccagé »…

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