SNAPSHOT - À Bethléem, sur le "mur de l'apartheid", un visage géant demande justice

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SNAPSHOT - À Bethléem, sur le "mur de l'apartheid", un visage géant demande justice

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Le visage de George Floyd sur le mur de séparation controversé dans la ville de Bethléem en Cisjordanie occupée
Le visage de George Floyd sur le mur de séparation controversé dans la ville de Bethléem en Cisjordanie occupée
© AFP - Musa Al SHAER

Les secousses provoquées par la mort de George Floyd continuent à ébranler le monde. En Europe comme aux États-Unis, on déboulonne ou décapite les statues de personnages liés à la traite négrière, à l'esclavage ou taxés de racisme. Le visage de George Floyd est déjà une icône de la quête de justice, comme à Bethléem.

Chaque jour dans Snapshot, la Rédaction internationale de Radio France analyse une image forte autour de la mobilisation qui fait suite à la mort de George Floyd, aux États-Unis.

1. L'image

Des lèvres épaisses, des yeux doux de géant étonné, un regard droit comme cette justice qu'il réclame, un portrait dans le style naïf mais qui revendique... Le visage de George Floyd est devenu une icône dans le monde entier. Nul besoin d'écrire son nom, de rappeler son histoire, son agonie, lui, l'homme noir, appartenant à une minorité toujours en quête de droits aux États-Unis, mort sous le sous le genou d'un policier blanc. 

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Un défaut du béton lui dessine comme une larme sur la joue. Un simple visage, les yeux et les lèvres suffiraient même sans doute. Car ce visage, comme celui du Che, est un message universel. Et sa représentation vaut tous les slogans. Il est en demande de justice, d'égalité, il vaut condamnation des violences et discriminations. 

Un visage qui regarde, un regard muet qui interpelle les passants comme cette femme voilée. Demande-t-elle elle aussi justice au pied de ce mur de séparation illégal dans la ville de naissance du Christ ? Elle lève les yeux vers ce portrait géant, plus grand que nature, comme la cause qu'il représente dépasse l'échelle d'un homme.

Sur le côté, ce rappel des derniers mots de George Floyd : "Je ne peux pas respirer." L'auteur y ajoute : "J'ai besoin de justice, pas d'oxygène."

2. Le message

Ce mur de Bethléem, en Cisjordanie occupée, enferme, prive de liberté, mais ce n'est pas tant l'oxygène qui est réclamé que la justice. Au-delà du message porté par les manifestants qui, aux États-Unis, demandent que les policiers soient jugés pour leur acte, réclament une refonte des méthodes et de la formation des policiers, d'autres minorités de par le monde s'identifient à ces discriminations. George Floyd est aussi le symbole des minorités opprimées ou souffrant d'injustice.

Le fait que le visage de George Floyd soit peint sur le béton du mur de séparation érigé par Israël résonne en effet aussi chez les Palestiniens, dont des terres sont occupées par les forces israéliennes, qui voient se multiplier les "implantations" illégales. 

Cette demande de justice sur un mur dit "de sécurité", mais aussi "de séparation", qualifié de "mur de l'apartheid" par les Palestiniens et dont la construction a été condamnée par les Nations unies, est aussi une demande de justice des Palestiniens face à cette occupation, face aussi à une armée dont les méthodes ont été parfois condamnées. 

Cette photo enfin est prise à Bethléem, lieu de naissance du Christ pour les chrétiens, abritant des lieux saints du judaïsme et de l'islam... Une ville sainte pour les trois religions.

3. Derrière l'image

Au-delà de cette image, d'autres murs dans le monde portent le visage de George Floyd, ou reprennent son "I can't breathe", je ne peux pas respirer. Les street artists du monde entier lui rendent hommage. C'est le cas notamment à Barcelone...

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... ou encore à Berlin...

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Au-delà de George Floyd, le mur de Bethléem a déjà lui aussi inspiré les artistes, comme Banksy qui avait imaginé une crèche devant des pans de ce mur traversé par un obus. Une crèche déposée en décembre dernier, à quelques jours de Noël. Il l'avait intitulée "la cicatrice de Bethléem".

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Références

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