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Cinq mots pour rouspéter et se plaindre avec élégance

/Anatoliy Karlyuk - stock.adobe.com

Le dictionnaire français foisonne de noms et adjectifs pour décrire son irritation. Florilège.

Il suffit parfois d’un mot pour exprimer sa pensée. Mais comment bien le choisir parmi les 60 000 termes qui composent les dictionnaires français? Il faut savoir accorder justesse et subtilité. Surtout lorsqu’on est irrité. Le Figaro vous en donne cinq pour faire savamment part de votre agacement.

Canulant

Il y en a toujours un. Un pour ne rien dire, mais parler tout de même. Qu’importe le lieu, au travail, dans la rue, en soirée, il a toujours quelque chose à évoquer. Sur le temps, les amours, la vie... Cet individu est pour ainsi dire «canulant», c’est-à-dire «ennuyant par ses propos importuns», peut-on lire dans Le Trésor de la langue française. L’adjectif vient du nom «canule», probablement par allusion au caractère désagréable des lavements administrés avec cet objet... Voilà qui est très parlant!

Méphitique

Imaginez la scène. Vous marchez tranquillement dans la rue. Le soleil est haut dans le ciel, pas un nuage en vue. Les oiseaux chantent, vous profitez du beau temps. Quand, une odeur nauséabonde vous prend au nez. Vous accélérez le pas, mais impossible de lui échapper. Elle vous colle à la peau. C’est ce qu’on appelle une odeur «méphitique», «dont l’exhalaison est malfaisante, toxique, parfois puante, désagréable». Stendhal l’employait dans ses Mémoires pour parler du palais de justice de Valence: «L’air méphitique m’en a chassé. Des juges qui passent leur vie dans cet air malsain n’ont jamais lu un dictionnaire de chimie à l’article ventilateur.»

Bastringue

Impossible de fermer l’œil. Il est quatre heures du matin mais vos voisins ont décidé de prolonger leur fête. Une fois, deux fois, trois vous êtes allés les voir, mais rien à faire. Vous avez pour ainsi dire affaire à des gens qui font du «bastringue», c’est-à-dire du «vacarme, du tapage», comme Céline l’écrivait dans Mort à crédit. À l’origine, le mot s’emploie d’abord pour désigner un «air populaire», un «bal, cabaret dansant». C’est par extension que le terme prit ce sens. Il est à noter qu’en argot, le «bastringue» désigna «l’étui contenant les objets nécessaires à une évasion, et que le détenu s’introduisait dans le rectum».

Velléitaire

Il faut prendre une décision, mais soudain c’est l’hésitation. Votre collègue est incapable de se résoudre à vous donner un avis arrêté. Comme une pendule, un coup, il penche à droite, un coup il penche à gauche. Il est ce que l’on appelle «velléitaire». Il n’a que «des intentions fugitives et demeure incapable de prendre des décisions et de passer aux actes». Le mot dérive de «velléité», lui-même issu du verbe latin velle «vouloir».

Captieux

Cet «ami» vous l’a promis, tout ira bien. Une fois que vous donnez de l’argent, il vous remboursera tout... Ou pas. Les mois passeront et vous ne reverrez jamais la couleur de votre monnaie. Cet «ami» était un «captieux». C’est ainsi que l’on nomme celui qui «tend à tromper, qui séduit par de belles, de fausses apparences». Le terme est emprunté au latin captiosus attesté au sens de «trompeur» depuis Cicéron, ainsi qu’on peut le lire dans Le Trésor de la langue française.

Cinq mots pour rouspéter et se plaindre avec élégance

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18 commentaires
  • Lecteur

    le

    Pour mémoriser les cinq termes :
    Après avoir entendu des individus CANULANTS, nombreux été les VELLEITAIRES concernant la participation à la soirée. On y a, malgré tout, fait du BASTRINGUE.
    Une odeur MEPHITIQUE s'en exhalait. Une opportunité que les individus CAPTIEUX saisissaient pour s'en échapper et éviter de payer leur écot.

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