“Si vous avez un hôpital près de chez vous, un hôpital public, trouvez un moyen d’y entrer et de filmer”, avait lancé Jair Bolsonaro le 11 juin dernier sur Facebook, réitérant une suggestion précédente qui avait été prise à la lettre par ses supporters.

Cité par le magazine Veja, il poursuivait : “Beaucoup le font mais il en faut plus encore pour vérifier que les lits sont occupés ou non, si les dépenses sont justifiées ou pas. Cela nous aiderait.”

Le procureur fédéral de la République Augusto Aras a décidé d’ouvrir une enquête et mandaté les procureurs des États brésiliens afin qu’ils diligentent de leur côté des recherches sur les responsables de troubles et l’invasion de personnes dans les établissements de soins.

Ainsi, à São Paulo, un groupe de parlementaires favorables au président Bolsonaro a investi un hôpital de campagne, prétendant relever la sous-occupation des lieux. Selon la mairie de la capitale pauliste, le groupe est entré “de façon irrespectueuse, agressant verbalement et moralement les patients et les soignants”. L’incursion s’est terminée “dans le tumulte”, ajoute Veja.

Altercations et dégâts de matériel

Ces derniers jours, après le nouveau message du président, d’autres groupes ont investi des hôpitaux publics, à Rio et dans l’État voisin d’Espírito Santo. À nouveau, des altercations et des dégâts de matériel ont été rapportés.

“Envahir des hôpitaux est un crime”, écrit un juge de la Cour suprême cité par Veja. “Il est honteux pour ne pas dire ridicule que des serviteurs publics [les parlementaires] se prêtent à alimenter des théories de la conspiration, générant un risque pour la santé publique.”

Le président lui-même n’est pas concerné par l’ouverture de l’enquête judiciaire, précise le site du journal. De fait, selon le parquet général, ses déclarations ne peuvent être considérées comme un délit. Partant, seules les personnes ayant suivi ses injonctions sont passibles de poursuites.