SOUS L'EAUIls traquent les filets abandonnés qui « tuent les poissons pour rien »

Méditerranée : « Ils continuent à tuer les poissons pour rien », une association traque les filets abandonnés en mer

SOUS L'EAULes plongeurs de Depth’s guards ont commencé à remonter un filet de 6.000 m2 près des îles de Lérins, au large de Cannes
Fabien Binacchi

Fabien Binacchi

L'essentiel

  • L’association Depth’s guards intervient sur le littoral français pour récupérer les filets de pêche abandonnés au fond de l’eau.
  • Ces filets représentent plusieurs menaces pour l’environnement.
  • Ils continuent à piéger des poissons, ils détruisent le milieu et sont une source de pollution au plastique.

Cette fois-là, ils n’auront pas remonté de masque ni de gant. Certains comportements post-confinement ne s’exportant pas - encore ? - jusqu’aux îles de Lérins, au large de Cannes. Dimanche, c’est un immense filet de pêche oublié depuis des mois que les plongeurs de l’association Depth’s guards (les « gardiens des profondeurs », en français) ont commencé à récupérer au fond de l’eau.

L'association est intervenue dans la zone des îles de Lérins, au large de Cannes
L'association est intervenue dans la zone des îles de Lérins, au large de Cannes - Google Maps

« On a pu délivrer le tombant [une falaise] au sud de l’îlot de la Tradelière. Cela ne représente que 600 m2 sur les 6.000 m2 abandonnés là, explique Manuel Dietrich, le directeur exécutif de l’association. Il faudra encore trois journées complètes de travail, en juillet pour libérer totalement cette partie de la mer. »

Les filets « continuent à "pêcher" »

A près de 40 m de profondeur, douze plongeurs bénévoles ont découpé et remonté par petits bouts cet équipement qu’un pécheur a dû abandonner là après l’avoir coincé.

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« Le problème, c’est que ces filets continuent à "pêcher" pour rien, les poissons se prennent dedans et meurent, mais ils détruisent aussi le milieu. Sur le tombant que nous avons dégagé, la surface de la roche est complètement arasée. Il n’y a presque plus rien, plus aucune gorgone [des coraux]. Il ne restait plus que quelques petites éponges plates. Et, en plus, ces filets, qui se concrétionnent au fil du temps, bouchent les nurseries à poissons », explique aussi le directeur de plongée.

Prévenus par des plongeurs ou les pêcheurs eux-mêmes

Mais le site cannois n’est pas le seul concerné. Manuel Dietrich, qui était également membre de l’ONG Sea Shepherd, est déjà intervenu un peu partout sur le littoral français. « Ce sont des plongeurs amateurs ou des fois les pêcheurs eux-mêmes qui nous préviennent, dit-il. Et il faut agir vite, car en plus de l’impact direct sur la faune et la flore, les filets peuvent se désagréger et libérer des particules de plastique. »

Sur le littoral azuréen, d’autres plongées sont également prévues au large de Nice « où de nouveaux filets sont arrivés » et du côté de Théoule-sur-Mer. L’association lance d’ailleurs des appels aux dons sur son site Internet et sur sa page Facebook pour pouvoir continuer à libérer la mer de ses filets.

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