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Agressions transphobes à Saint-Étienne : une victime témoigne

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Une stéphanoise transgenre a été agressée physiquement et insultée vendredi soir alors qu'elle rentrait chez elle. Les associations LGBT+ de Saint-Étienne dénoncent une recrudescence des actes homophobes et transphobes, et le manque de poursuites judiciaires.

C'est la sixième agression de Teihla depuis le début de l'année 2020 C'est la sixième agression de Teihla depuis le début de l'année 2020
C'est la sixième agression de Teihla depuis le début de l'année 2020 © Maxppp - Julien Mattia

Teihla est une jeune femme transgenre installée à Saint-Étienne depuis octobre 2020. Depuis des mois, elle subit des agressions et du harcèlement. Rien qu'en 2020, elle a été agressée six fois. Le dernier événement s'est déroulé vendredi soir, alors qu'elle rentrait chez elle dans le quartier de Solaure. En prenant le tramway jusqu'à son terminus, Teihla se retrouve nez à nez avec quatre hommes qui la harcèlent  régulièrement depuis plusieurs mois déjà

"Ce soir-là, ils m'ont éclaté une bouteille de vodka sur les pieds. Ils m'ont mis un coup d'épaule dans le thorax, et ils m'ont dit "Il y a mon collègue qui aimerait bien te pécho". Je leur réponds "Tous les soirs comme ça, ça devient lourdingue, il va falloir lâcher l'affaire". Ils m'ont poussée fortement avec leur paume de leur main, au niveau de mon front. Ils m'ont aussi balancé des caillasses, des gros cailloux de cinq kilos." - Teihla, victime d'agression transphobe

Elle réussit à éviter les projectiles et à se réfugier chez elle, mais le cauchemar ne s'arrête pas là. Ses agresseurs continuent de la harceler et se postent devant chez elle, tôt le lendemain matin. De 7h à 10h du matin, ils sonnent à son interphone. Prise de panique, Teihla appelle la police, mais personne ne se déplace. 

"La prochaine fois, je ne serai peut-être plus là pour parler"

Au bout de plusieurs appels et grâce à l'aide d'une association qui a mis la pression sur la police, des agents viennent finalement chez elle prendre sa déposition. "Ils ne m'ont pas dit d'aller porter plainte, ils ne m'ont pas demandé si je voulais porter plainte. Ils sont juste venus prendre ma déposition et ils sont partis" explique la jeune femme. 

Déçue du comportement de la police, elle est surtout angoissée de voir ces agressions se répéter depuis le début de l'année 2020, et les auteurs toujours en liberté. "C'est ma sixième agression. C'est de plus en plus récurrent. À la septième, peut-être que je ne serai plus là pour dire ça" s'inquiète-t-elle. 

Des agressions homophobes et transphobes de plus en plus récurrente 

L'association Triangle Rose constate une augmentation du nombre d'agressions homophobes et transphobes à Saint-Étienne.  Depuis le début de l'année, quatre personnes LGBT+ ont signalé des faits à l'association. À chaque fois des plaintes ont été déposées, mais aucune n'a aboutit à une arrestation.

Les représentants de l'association ont rendez-vous avec le procureur de Saint-Étienne cette semaine pour discuter de ces agressions à répétition. La police municipale devrait également les recevoir prochainement.

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