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En brefPesticides

De nombreux pesticides perturbateurs endocriniens dans l’eau du robinet

Une grande partie des pesticides retrouvés dans l’eau du robinet en France sont des perturbateurs endocriniens, ou classés CMR (cancérigènes, mutagènes et reprotoxiques), révèle l’ONG Générations Futures ce mercredi 17 juin dans un rapport.

L’association a compilé les données des analyses d’eau réalisées par les agences régionales de santé dans toute la France pour l’année 2019. Sa première constatation a été que l’on retrouve fréquemment des résidus de pesticides dans l’eau du robinet en France. Elle a ensuite extrait les résultats qui montraient une présence de pesticides dans l’eau du robinet, puis calculé quelle proportion de ces pesticides étaient perturbateurs endocriniens ou CMR. Résultat, ces deux catégories représentent plus de trois quart des quantifications de résidus de pesticides.

« Notre travail d’analyse des données montre clairement que les résidus de pesticides retrouvés au robinet sont :

  • Majoritairement des perturbateurs endocriniens suspectés : 56.8% des quantifications de résidus de pesticides (et 49,2% des molécules).
  • Les CMR sont aussi très présents : 38,5% des quantifications de résidus de pesticides (et 25.4% des molécules »), détaille Générations Futures.

« Étant donné le potentiel d’action à faible dose sur le long terme des perturbateurs endocriniens, Générations Futures considère ces données comme inquiétantes car elles attestent d’une exposition continue à des faibles doses de ces PE [perturbateurs endocriniens] par l’eau de consommation. Nous interpellons donc le gouvernement afin qu’une politique efficace de suppression rapides des plus nocifs et de réduction de l’usage des pesticides soit enfin appliquée après les échecs des premiers plans Ecophyto » déclare François Veillerette, porte-parole de Générations Futures.

Par ailleurs, l’association souligne la disparité des critères d’analyse de l’eau d’un département à l’autre en France. Dans certains département, très peu de pesticides différents sont recherchés quand d’autres départements bénéficient d’analyses bien plus détaillées. « Cette différence de traitement entre les départements nous parait inacceptable car moins on recherche de pesticides moins, on en trouve bien évidemment », ajoute l’association.

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