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De Gaulle: de Général de brigade méconnu à l'appel du 18 juin, comment "le Grand Charles" a forgé son destin

Londres
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Vidéo GEO : Histoire : sur les traces du général de Gaulle à Colombey-les-Deux-Églises

"A 49 ans, j'entrais dans l'aventure, comme un homme que le destin jetait hors de toutes les séries". Ainsi parle, dans ses "Mémoires de guerre", celui qui donnait naissance ce 18 juin 1940 à la France libre, un général de brigade peu connu: Charles de Gaulle. 

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Quand il débarque à Londres le 17 juin, cet éphémère sous-secrétaire d'Etat à la guerre d'un gouvernement démissionnaire se voit "seul et démuni de tout, comme un homme au bord d'un océan qu'il prétendrait traverser à la nage". Son arrivée en Angleterre coïncide avec l'annonce, par le maréchal Pétain, de l'armistice.

La notoriété de de Gaulle ne dépasse pas alors un cercle restreint de parlementaires et de militaires. Ceux qui le connaissent ont lu son livre-manifeste, "Vers l'armée de métier", dans lequel il expose ses conceptions de la guerre moderne: une guerre de mouvement menée par les engins motorisés.

La guerre, qui débute en septembre 1939, le trouve commandant des chars de la 5e armée en Alsace, mais rien des idées de Charles de Gaulle n'est passé dans les plans du Grand Quartier Général. Le 26 janvier 1940, il adresse en vain un mémorandum à 80 personnalités éminentes les adjurant de passer à l'action.

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EN IMAGES
De Gaulle en dix traits d'humour

Contre-attaque à Montcornet

Le 10 mai 1940, l'armée allemande déferle sur la France. De Gaulle prend le commandement de la 4e division cuirassée... qui n'existe que sur le papier. Le colonel de Gaulle - il ne sera nommé général "à titre temporaire" que le 25 mai - s'efforce de rassembler les éléments de sa division. Il lance deux contre-attaques: à Montcornet (près de Laon) du 17 au 19 mai, puis à Abbeville du 28 au 29 mai. Le nouveau général sera cité à l'ordre de l'armée pour ces opérations. En pleine débâcle, le 5 juin, le président du Conseil, Paul Reynaud, appelle de Gaulle au gouvernement. Il devient sous-secrétaire d'Etat à la guerre.

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Quelques jours plus tard, de Gaulle rencontre pour la première fois à Londres Winston Churchill pour lui réclamer des renforts. Il le revoit peu après pour lui proposer l'"Union franco-britannique" imaginée par Jean Monnet. Churchill dira le 2 août 1944 aux Communes: "Je n'ai jamais oublié et ne pourrai jamais oublier qu'il a été le premier Français éminent à se dresser face à l'ennemi commun".

"Assumer la France"

Le 17 au matin, alors que Pétain vient de proposer l'armistice, de Gaulle quitte Bordeaux - où siège le gouvernement - pour Londres. Il ne devait pas remettre les pieds sur le sol de France avant quatre ans. Le 18, en fin de journée, il se rend dans le studio du service français de la BBC. Là, un technicien lui demande de faire un essai de voix. Il dit : "La France". Ayant reçu le feu vert, de Gaulle se met à parler L'Appel n'a pas été enregistré mais simplement envoyé aux archives de la BBC où un inconnu y a mis un titre de son cru : "La France reste dans la guerre". Il l'a aussi frappé d'un tampon, "no fee", indiquant que de Gaulle n'a pas touché de cachet pour sa "prestation".

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Les enregistrements n'étaient alors pas fréquents et la BBC ne disposait que de 5 ou 6 disques, en cire, qu'il fallait, par exemple ce 18 au matin, consacrer à la reproduction du discours de Churchill aux Communes. Même si la BBC disposait d'émetteurs très puissants, qui à cette époque avaient la valeur de véritables corps d'armée, l'Appel de de Gaulle est peu entendu. Des journaux, à Lyon et Marseille notamment, en publient quelques extraits mais il n'en demeure pas moins qu'en cette fin juin, de Gaulle est un homme seul.

Le 19, il reçoit l'ordre de regagner la France. Le 22, sa nomination de général est annulée et il est admis à la retraite d'office. Le 2 août, le tribunal militaire de Clermont-Ferrand le condamne à la peine de mort par contumace pour "désertion" et pour s'être "mis au service d'une puissance étrangère".

Dix ans plus tard, de Gaulle écrira dans ses "Mémoires de guerre" : "Devant le vide effrayant du renoncement général, ma mission m'apparut, d'un seul coup, claire et terrible. En ce moment, le pire de son histoire, c'était à moi d'assumer la France".

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