Sex toys et libérations : épisode • 3/7 du podcast Sexualité : nouvelles tendances

Trois récits de libération sexuelle. ©Getty - Arman Zenikeyev
Trois récits de libération sexuelle. ©Getty - Arman Zenikeyev
Trois récits de libération sexuelle. ©Getty - Arman Zenikeyev
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Ce sont trois histoires de femmes qui ont surmonté leurs peurs, leur traumatisme, grâce à des objets. Il y a une jeune femme accro à un étrange jouet, une vendeuse de sex toys qui se retrouve à soigner un mal de dos et une testeuse d’objets érotiques qui exerce un regard critique sur le marché.

Karine a 23 ans. Elle est étudiante en communication et modèle nue sur Internet. La jeune femme entretient avec sa sexualité un rapport ambivalent, parfois douloureux. Un jour, une amie lui parle d'un "truc révolutionnaire" : 

A partir du moment où j'ai découvert ce sex toy, il a été comme mon meilleur pote. Je peux avoir quinze, vingt orgasmes par jour : je l'utilise avant de dormir, pour me réveiller, avant de manger ou si je suis stressée

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Si demain je devais aller manifester, je pense que j'irai mon sex toy à la main. Juste pour dire à quel point ça m'a apporté : j'ai appris que le plaisir, je pouvais me le donner à moi-même. Je ne vais pas coucher pour coucher. Et je peux me concentrer sur des relations qui m'apportent plus. 

Fanny est militante féministe et activiste au sein du collectif Cyclique, qui milite pour un meilleur accès aux soins gynécologiques. Au cours de l'année 2016, à la recherche d'un travail, elle postule pour être vendeuse de sex toys dans un magasin à Paris. 

Assez rapidement, ça a été très enthousiasmant. Lorsqu'on vend des sex toys, on raconte forcément sa propre expérience. On s'implique et on se dévoile soi-même : c'est un rapport qui se fait à deux

Un jour une femme d'un certain âge entre dans la boutique. Réfractaire au premier abord, elle finit par revenir et se confie à Fanny. Elle se laisse alors convaincre d'acheter un sex toy. 

Quelques semaines plus tard, elle est revenue et avait changé d'attitude, de visage. Elle se sentait beaucoup mieux dans son corps, dans son esprit. Cela ne veut pas dire que c'est une solution à tout prix et pour tout le monde. Mais l'histoire de cette dame m'a marquée à tout jamais

Zuki a 22 ans et vit à Toulouse. Elle est blogueuse et testeuse de sex toys depuis plusieurs années. 

J'ai toujours eu cette fascination pour la sexualité. Avec ce que j'ai pu subir, à savoir des viols lorsque j'étais jeune adolescente, c'était aussi une manière d'en guérir, de passer outre : de montrer que j'étais plus forte

J'en ai fait des objets de pouvoir et d'autonomie dans ma vie. Je sais maintenant ce qui me fait du bien ou non. Je sais aussi davantage dire non, je connais mon corps et je suis relativement à l'aise avec ce qu'il est devenu aujourd'hui. On ne se rend pas assez compte de la manière dont la sexualité influe sur le reste de la vie et vice versa

Merci à Karine, Fanny et Zuki.

  • Reportage :  Pauline Verduzier 
  • Réalisation : Cécile Laffon
  • Mixage : Philippe Mercher. 

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