Coluche, le bouffon de la République (1944 - 1986)

Coluche jouant du violon avec des gants de boxe ©Getty -  Francois DUCASSE
Coluche jouant du violon avec des gants de boxe ©Getty - Francois DUCASSE
Coluche jouant du violon avec des gants de boxe ©Getty - Francois DUCASSE
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Verbe corrosif et populaire, Coluche était un observateur acerbe, un agitateur social qui aura passé sa vie à faire de l’humour une arme, un objet de rébellion accessible au plus grand nombre.

Avec
  • Henri Guybet Comédien
  • Olivier Mongin Essayiste, directeur de la publication de la revue Esprit
  • Isabelle Stabarin Linguiste
  • Philippe Boggio
  • Gérard Lanvin Acteur
  • Romain Bouteille Auteur dramatique, acteur, humoriste, chanteur
  • Jean-Michel Vaguelsy Ami et secrétaire de Coluche, Président des Restaurants du Cœur de 1986 à 1988
  • Maryse Gildas Ancienne animatrice à Europe 1

RC’est l’histoire d’un mec, un petit gars de Montrouge, né en 1944 à Paris, qui, en l’espace d’une dizaine d’années, réussit à bousculer la bien-pensance, dynamiter l’humour, et réveiller la solidarité nationale.

Je voudrais qu'on remue la merde et que l'odeur monte jusqu'au nez des mecs qui dirigent Coluche

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L’histoire d’un clown prolétaire en salopette rayée et godillots jaunes, capable de faire se gondoler une salle pendant dix minutes avec une histoire proprement inracontable : 

Vous la connaissez ? Non, parce que quand les gens la connaissent, on a l’air d’un con…

Comme le dit Frédéric Dard, il faut beaucoup de talent pour faire rire avec des mots. Mais il faut du génie pour amuser avec des points de suspension

Coluche en 1981
Coluche en 1981
© Getty - Francis Apesteguy

Sur le plan formel, le texte de Coluche, au vocabulaire simple, colle parfaitement au personnage de « malin-naïf » qu’il avait créé. En parlant la langue du peuple, l’humoriste fait la nique au monde instruit, mais son humour ravageur touche tous les publics. 

C'est avec les mots du peuple, du bas peuple, qu'il a parlé de philosophie. Jean-Michel Vaguelsy

Coluche sur scène au Café de la gare
Coluche sur scène au Café de la gare
© Getty - ROBOTH François

Son style ?  Un détournement du bon sens populaire, une syntaxe minimale, deux, trois borborygmes… l’air de rien, il y a de la recherche, analyse l’historien du langage Claude Duneton. Et c’est là tout l’art du clown, irrésistible et attachant, avec sa démarche un peu bancale, ses petits cris suraigus, son regard naïf et son nez de pochard… 

Et puis il y a le fond, cette idée de remuer la merde, de nous mettre face à nos petites bassesses pour tenter de faire bouger les lignes. Avec sa gouaille de zonard et sa galerie de personnages populaires - le rocker de banlieue, le baba parasite, le philosophe de comptoir, le père alcolo, le beauf raciste... – Coluche s’impose comme le porte-parole d’une génération. Les chômeurs, le racisme, les grèves, les patrons, les policiers, les pauvres... Rien ni personne ne trouve grâce à ses yeux.

Pour le philosophe Olivier Mongin, il est le premier à déplacer l’humour du politique vers le social. Avec lui, il n’y a plus de différences entre le haut et le bas et un beauf peut se prendre pour le Président. Avec sa candidature aux élections présidentielles de 1981, « le candidat bleu blanc merde » perpétue la tradition du bouffon qui se moque du pouvoir. 

Le génie de Coluche, quelles que soient les critiques qu'on ait pu faire, c'est de refuser l'enfermement identitaire. Olivier Mongin

Coluche "président"
Coluche "président"
© Getty - Francis Apesteguy

Et aujourd’hui encore, ses propos font fureur auprès des "gilets jaunes" : Café sans caféine, essence sans plomb, lait sans lactose, cigarette sans nicotine. A quand un gouvernement sans cons ?

En s’appuyant sur ses sketches, ses prises de paroles et les propos de celles et ceux qui l’ont côtoyé ou étudié, ce documentaire tente de décrypter la vision de la société, le langage et le registre d’humour de celui qui reste, plus de trente ans après sa mort, le comique préféré des Français.

Avec Philippe Boggio, journaliste ; Jean-Michel Vaguelsy, secrétaire de Coluche et ancien président des Restos du cœur ; Romain Bouteille, fondateur du Café de la Gare et mentor de Coluche ; Henri Guybet, comédien ; Gérard Lanvin, acteur et ami de Coluche ; Maryse Gildas, ancienne animatrice à Europe 1 ; Olivier Mongin, philosophe et ancien directeur de la revue Esprit ; Isabelle Stabarin, linguiste.

Extraits de films : Themroc, Vous n’aurez pas l’Alsace et la Lorraine, La femme de mon pote, Le fou de guerre, Tchao Pantin, Potiche et Le Maître d’école.

Un documentaire de Jérôme Sandlarz, réalisé par Anna Szmuc. Prise de son : Yann Fressy. Mixage : Delphine Baudet. Recherche Ina : Manuela Dubessy. Documentation et recherche internet : Annelise Signoret. Collaboration : Maud Jussaume.

Portrait de Coluche vers 1980
Portrait de Coluche vers 1980
© Getty - GARCIA

Bibliographie :

Philippe Boggio, Coluche, L’Histoire d’un mec, Flammarion

Jean-Michel Vaguelsy, Coluche, roi de cœur, Plon

Coluche, Rigolez pas, c’est avec votre pognon !, Cherche Midi

Le Pavé Coluche, Cherche Midi

Coluche, Pensées et anecdotes, Le Livre de Poche

Nasserdine Ait Ouali, Coluche : politique et comique,  L’Odyssée Editions

Laurent Balandras et Fabienne Waks, Coluche : Un mec libre Textuel

Olivier Mongin, De quoi rions-nous ? Notre société et ses comiques, Plon

Pierre Bénichou, La nostalgie Coluche, Revue Des Deux Mondes, juillet-août 2019

René-Marc Guedj, Révélations sur 50 ans d'humour, Editions du Net. L’auteur, comédien et humoriste, raconte comment à 11 ans, le passage de Coluche à la télévision en 1974, déclencha sa vocation.

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Coluche au Théâtre du Gymnase

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