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Santé

Covid-19 : 5 régions en France ont un R supérieur à 1

Selon Santé publique France, un total de cinq régions ont actuellement un R supérieur à 1, c’est-à-dire que l’épidémie n’y décroît plus. En cause, une augmentation du nombre de clusters et une chute du respect des mesures de prévention.

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Une femme masquée devant la tour Eiffel le 11 mai 2020

Le port du masque et les autres mesures de prévention perdent du terrain en France, alors que le virus circule davantage.

AFP - PHILIPPE LOPEZ

Fin de la décrue ? Le dernier point épidémiologique hebdomadaire de Santé publique France, publié le 18 juin 2020 au soir, nous apprend que le nombre effectif de reproductions R (qui indique combien de personnes en moyenne sont infectées par une personne contagieuse) est à la hausse dans plusieurs régions de France, dépassant la valeur de 1 dans cinq d’entre elles. C’est-à-dire qu’une personne infectée y transmet la maladie à au moins une autre personne, donc l’épidémie n’y décroît plus. Et dans l’ensemble du pays, ce nombre R a augmenté de 0,88 la semaine précédente à 0,93 au 12 juin. La cause de cette montée est une augmentation du nombre de nouveaux clusters (+27 % en une semaine) et un moindre respect des mesures de prévention, notamment le port du masque en public et la distanciation d’au moins un mètre.

Le R effectif à la hausse

Alors que toutes les régions françaises avaient un R inférieur à 1 il y a une semaine, cette valeur a été dépassée cette semaine dans trois régions en métropole (Auvergne-Rhône-Alpes, Normandie et Occitanie) et deux régions d’outre-mer (Guyane et Martinique) (voir graphique). Précisons qu'il est possible que cette hausse soit en partie due à un changement dans la méthode de calcul de ce nombre, modification mise en place cette semaine : auparavant, Santé publique France utilisait le nombre quotidien de passages aux urgences avec suspicion de Covid-19 pour calculer le R effectif, mais depuis cette semaine, l’agence se base sur le nombre de cas positifs quotidiens (confirmés par test PCR). Ce changement de méthode a par exemple entraîné une hausse du R national de 0,73 à 0,88. Cependant, le R moyen en France a augmenté davantage cette semaine (de 0,88 à 0,93 au 12 juin), donc la montée du R ne peut pas être entièrement causée par cette différente méthodologie.

Graphique. Nombre effectif de reproductions (R) dans les régions en France. La ligne pointillée orange indique la valeur 1, au-dessus de laquelle le nombre de personnes infectées ne décroît plus. Mention "NC" : le R n’a pas été calculé dans la région en question en raison d’un nombre insuffisant de cas cette dernière semaine. Cliquez pour voir en plus grand. Crédit : Nicolas Gutierrez C.

Le taux d’incidence augmente dans quelques départements

Le nombre de nouveaux cas reste pourtant stable dans la plupart de départements, même si cinq d’entre eux ont un taux d’incidence au-dessus du seuil de vigilance, fixé à 10 nouveaux cas par semaine pour 100.000 habitants. Ces départements sont la Meuse, la Meurthe-et-Moselle et le Gard, en France métropolitaine, et la Guyane et Mayotte en outre-mer. Le taux de positivité, qui indique la proportion de tests positifs dans la totalité de tests réalisés, reflète ce taux d’incidence dans la plupart de départements, montrant que l’augmentation de ce taux est en effet due à une augmentation du nombre de cas, sauf dans les deux départements du Grand Est (Meuse et Meurthe-et-Moselle), où le taux d’incidence élevé est causé en partie par une augmentation du nombre de tests réalisés, suite l’augmentation observée la semaine précédente (voir graphique).

Graphique. Taux d’incidence (en bleu) et taux de positivité (en rouge) dans l’ensemble de départements (indiqués par leurs numéros). La ligne pointillée orange indique le seuil de vigilance, la ligne pointillée rouge le seuil d’alerte. Cliquez pour voir en plus grand. Crédit : Nicolas Gutierrez C.

Moins de masques et plus de clusters

Santé publique France (SPF) explique que cette augmentation du nombre R est due à des nouveaux clusters en cours d’investigation dans ces régions. En effet, leurs données montrent une hausse du nombre de clusters dans l’hexagone par rapport à la semaine précédente : 37 clusters dans la semaine du 14 juin contre 29 dans la semaine du 7 juin (+ 27,58 %). Cette recrudescence de nouveaux clusters est accompagnée d’une diminution du respect des mesures de prévention, selon une enquête hebdomadaire réalisée par SPF. D’après ses derniers résultats (datés du 10 juin), seulement 49,5 % de personnes affirment utiliser un masque en public (contre 53,9 % la semaine précédente). À l’image de cette mesure essentielle pour éviter la propagation du virus, toutes les autres mesures de prévention et distanciation sont à la baisse (voir graphique). Des mesures qu’il faudra renforcer pour que la décrue ne se transforme pas en deuxième vague.

Graphique. Évolution du nombre de clusters et du respect des mesures de prévention lors de la dernière semaine, du 7 au 14 juin pour les clusters, du 29 mai au 10 juin pour les mesures de prévention.Cliquez pour voir en plus grand. Crédit : Nicolas Gutierrez C.

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