Oxfam: les dessous d’une supercherie

L’ONG, qui met à la porte un tiers de ses effectifs, essentiellement dans les pays pauvres, et accumule les indignations sélectives pour pérenniser les dons, est-elle la mieux placée pour donner des leçons de morale ?
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Les faits -

Oxfam publie ce lundi un de ces rapports dont elle a le secret : une enquête, à la méthodologie plus que douteuse, sur les comportements des entreprises du CAC 40 après la crise de 2009, qui dénonce « des profits sans lendemain » et « une richesse inéquitablement répartie entre leurs parties prenantes et insuffisamment investie dans la transition écologique ». Oxfam propose des pistes concrètes pour bâtir l’entreprise du « monde d’après ». De beaux principes en total décalage avec les pratiques de l’ONG.

Tous les codes de la communication de restructuration y sont : périphrases, logorrhée managériale, déroute transformée, par la magie des mots, en vision stratégique. Le communiqué, publié le 20 mai 2020, pourrait émaner d’une de ces affreuses multinationales broyeuses de travailleurs. Il est pourtant l’œuvre d’une ONG, qui s’est fait une spécialité de les dénoncer : « Oxfam accélère les changements stratégiques de ses opérations globales. Le but est de maximiser l’impact, de déplacer le pouvoir vers le sud et de s’adapter à l’impact financier du coronavirus ».

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