Vesoul Violences policières : une vidéo met en cause la BAC, le procureur saisit l'IGPN

Deux fonctionnaires de police de la brigade anticriminalité auraient fait subir des violences non justifiées à deux individus devant la gare de Vesoul. Une enquête est ouverte en Haute-Saône. L’IGPN devra faire la lumière sur les faits du 16 février dernier.
Didier FOHR - 08 juin 2020 à 19:30 | mis à jour le 10 juin 2020 à 09:02 - Temps de lecture :
Les violences policières présumées se sont produites devant la gare de Vesoul, devant une caméra de vidéoprotection.  Photo ER /Bruno GRANDJEAN
Les violences policières présumées se sont produites devant la gare de Vesoul, devant une caméra de vidéoprotection. Photo ER /Bruno GRANDJEAN

Il est un peu plus de 18 h, le 16 février dernier, devant la gare de Vesoul. Deux marginaux qui semblent alcoolisés sont signalés sur le 17 comme étant fauteurs de troubles. Une bagarre aurait été engagée avec deux autres personnes. Une patrouille Police Secours arrive sur les lieux et tente de les calmer. Survient une voiture de la Brigade anticriminalité de Vesoul. Trois fonctionnaires en descendent.

Une scène de 10 à 15 minutes

Ils s’approchent alors des deux jeunes gens et les plaquent au sol. L’un tente de se rebiffer. Un déchaînement de violence qui ne semble pas justifié, selon des témoins, est alors filmé par les caméras de vidéoprotection de la ville. L’un des deux hommes, toujours au sol, aurait reçu plusieurs coups de pied à la tête. L’autre a eu des cheveux arrachés. La scène dure entre 10 et 15 minutes.

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L’Inspection générale de la police nationale saisie

Les deux hommes seront ensuite embarqués et placés en garde à vue. C’est lorsqu’une procédure pour outrage et rébellion est parvenue au parquet de Vesoul que les magistrats auraient tiqué. Notamment sur des éléments de témoignage qui ne concordaient pas avec les faits. Ils ont alors demandé à entendre les autres policiers et requis les images vidéo.

Il faut croire que ces images ont été déterminantes. Une procédure a été engagée par le parquet de Vesoul pour violences commises par personnes dépositaires de l’autorité publique et faux en écriture publique. Selon le ministère public, le procès-verbal d’interpellation comporterait des inexactitudes.

L’IGPN (Inspection générale de la police nationale) a été saisie. Une enquête doit démarrer dans les prochains jours. Le confinement général n’a pas permis d’aller plus vite dans la procédure qui ne fait pas l’objet de mesures conservatoire ou suspensive à l’encontre des fonctionnaires visés.

Incidents multiples

Outre les faits de violence révélés par les images, c’est aussi l’accumulation des procédures pour outrage rébellion émanant de la BAC qui semble également avoir alerté les magistrats. Malgré des résultats probants et salués par les autorités, de nombreux incidents se sont produits depuis la réactivation de cette BAC en 2017. Incidents qui auraient provoqué de graves désaccords au sein même de la brigade. Son chef aurait d’ailleurs été démis de ses fonctions.

Par ailleurs, les conditions dans lesquelles le groupe aurait été constitué en urgence seraient un sujet polémique au sein de la police. Trois des fonctionnaires auraient été admis malgré un avis contraire d’un psychologue.

L'origine ethnique n’est pas en cause dans cette affaire

De leur côté, les deux victimes des faits n’ont pas porté plainte. Leur origine ethnique n’est pas en cause dans cette affaire. C’est bien le principe de proportionnalité de l’usage de la force qui sera au centre de l’enquête de la police des polices qui multiplie actuellement les auditions à Vesoul.

Contacté, le commissaire Jonathan Biwand, directeur départemental de la sécurité publique, a confirmé qu’une enquête était en cours.