Macron reparle de « mort cérébrale de l’Otan » après l’incident militaire France-Turquie

Les récents incidents navals qui ont opposé la France et la Turquie en Méditerranée, objets d’une enquête à l’Otan, constituent « l’une des plus belles démonstrations qui soient » de « la mort cérébrale » de l’alliance, a estimé ce lundi le président Emmanuel Macron.

À l’issue de son entretien avec le président tunisien, Kais Saied, Emmanuel Macron a estimé que le récent incident militaire entre la France et la Turquie était une « démonstration » de la « mort cérébrale de l’Otan ».
À l’issue de son entretien avec le président tunisien, Kais Saied, Emmanuel Macron a estimé que le récent incident militaire entre la France et la Turquie était une « démonstration » de la « mort cérébrale de l’Otan ». (Photo AFP)

« Je vous renvoie à mes déclarations de la fin de l’année dernière sur la mort cérébrale de l’Otan », a déclaré le chef de l’État à l’issue d’un entretien avec son homologue tunisien Kais Saied à la présidence française. « Je considère que c’est une des plus belles démonstrations qui soient », a-t-il ajouté, jugeant la situation « intolérable ».

Les Européens ont obtenu jeudi l’ouverture d’une enquête par l’Otan sur l'« agressivité » de la Turquie. Ankara est accusé de s’opposer aux contrôles par des bateaux de l’alliance atlantique de navires soupçonnés de violer l’embargo des Nations unies sur les armes en Libye.

Deux incidents au cours de tentatives de contrôle d’un cargo suspect en Méditerranée le 10 juin sont à l’origine de la plainte. L’incident le plus sérieux s’est produit avec un navire français engagé dans une mission de l’Otan. Les bâtiments turcs auraient, selon Paris, menacé d’ouvrir le feu. « Tant que nous continuerons, membres de l’Otan, Européens, parties prenantes de ce sujet, à être faibles dans nos propos ou à manquer de clarté, nous laisserons le jeu des puissances non coopératives se faire », a estimé Emmanuel Macron. « Je ne veux pas dans six mois, un an, deux ans, avoir à constater que la Libye est dans la situation de la Syrie d’aujourd’hui ».


Une enquête ouverte


Florence Parly, la ministre française des Armées, avait porté les incidents devant le conseil des ministres de la Défense de l’Otan la semaine dernière. Huit pays européens avaient soutenu sa requête. Le secrétaire général de l’Otan, le Norvégien Jens Stoltenberg, avait évoqué un simple « désaccord entre alliés » avant d’annoncer l’ouverture d’une enquête pour « faire toute la lumière sur ce qui s’est passé ».

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L’Otan est de fait confrontée à une crise provoquée par de très fortes dissensions entre ses membres. Fin 2019, Emmanuel Macron l’avait jugée en état de « mort cérébrale » après l’offensive lancée par le président turc Recep Tayyip Erdogan dans le nord-est de la Syrie, sans aucune concertation avec les alliés mais avec l’assentiment du président américain Donald Trump.

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