En matière de pollution de l’air, comme dans d’autres domaines, le retour à la « normale » après la crise sanitaire aura été brutal. Et en particulier pour les habitants des grandes agglomérations.
Selon une étude réalisée par le Centre de recherche sur l’énergie et la qualité de l’air (CREA) et publiée mercredi 24 juin, Paris est la métropole européenne où le rebond a été le plus important avec le déconfinement.
Organisme de recherche indépendant international basé en Finlande, le CREA a comparé les niveaux de dioxyde d’azote (NO2), un gaz très toxique émis principalement par le trafic routier, mesurés dans les villes du Vieux Continent de plus d’un million d’habitants lors du confinement et depuis le déconfinement.
Pendant la phase de confinement, les concentrations en NO2 avaient diminué de 60 % à Paris par rapport à la même période de 2017, 2018 et 2019 (en corrigeant les conditions météorologiques).
Mais la levée du confinement a entraîné un retour brutal des concentrations en NO2 qui ont plus que doublé (+ 118 %) par rapport à la moyenne des trente jours de confinement durant lesquelles elles étaient les plus basses.
Paris n’est pas devenue la ville la plus polluée d’Europe
Ce chiffre fait de Paris la ville d’Europe où le rebond en termes de pollution a été le plus prononcé selon le CREA. Et de loin. Derrière la capitale française, on trouve Bruxelles (+ 88 %) et Milan (+ 73 %). Le retour de la pollution est beaucoup moins marqué à Madrid (+ 49 %), Londres (+ 34 %) ou Munich (+ 34 %). Le rebond est quasi nul à Berlin (+ 4 %).
Cette envolée parisienne s’explique d’abord parce que la chute des niveaux de NO2 y avait été aussi la plus forte (– 60 %) pendant le confinement quand des villes comme Londres n’avait vu la situation s’améliorer que de 33 %. Il ne signifie pas non plus que la capitale française soit devenue la métropole la plus polluée d’Europe. Lorsque l’on compare les concentrations en dioxyde d’azote, Bruxelles, Milan et Munich affiche toujours des niveaux supérieurs.
L’analyse du CREA se fonde sur les données – collectées jusqu’au 20 juin – des réseaux officiels de surveillance de la qualité de l’air en Europe tel Airparif en Ile-de-France.
Un premier bilan post-Covid publié le 10 juin par Airparif avait montré qu’après trois semaines de déconfinement, la pollution était revenue progressivement à 80 % de ses niveaux habituels en région parisienne après avoir connu une « chute brutale et sans précédent » (divisée par quatre) pendant le confinement.
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