Le grand chambardement idéologique accouche d'un nouvel objet médiatique. Le premier numéro de Front populaire, «mook» (contraction de magazine et book) d'idées, lancé par le philosophe Michel Onfray et qui ambitionne de réunir les «souverainistes des deux bords», est en kiosques depuis mardi. «Une machine de guerre pour la plèbe» : c'est ainsi que le très productif pamphlétaire qualifie ce trimestriel de 160 pages sans pub et financé par les pré-abonnements. Sur le Web, la revue se décrit comme «un Parlement perpétuel des idées» où le «peuple» pourra faire des propositions pour «rebâtir notre monde». Cette nouvelle aventure éditoriale du philosophe aux 100 livres s'aligne tout logiquement sur ses propres obsessions : ouvertement «populiste», antilibérale, anti-euro et vindicative à l'égard de la «gauche libérale» et de ses relais, les «médias officiels». En un mot : «antisystème».
L’Union européenne honnie
«Soyez résolus à ne plus servir et vous voilà libre !» clame la baseline boétienne du titre, surplombée des très reconnaissables lunettes rectangulaires de l'ancien professeur en lycée technique. «La revue de Michel Onfray» joue à fond la carte de l'incarnation. Pas un hasard si le média est mis en scène par l'ancien producteur des émissions de Thierry Ardisson Stéphane Simon (lire pages 20-21), aujourd'hui à la manette de webtélés d'opinion ultrapersonnifiées, Michel Onfray TV, Polo