Marie-Monique Robin : "Le Round up finira peut-être par tuer aussi Bayer-Monsanto"

Dans le dossier Monsanto, Bayer annonce un vaste accord à l'amiable, et un chèque de près de 10 milliards faits aux plaignants ©AFP - ROBYN BECK
Dans le dossier Monsanto, Bayer annonce un vaste accord à l'amiable, et un chèque de près de 10 milliards faits aux plaignants ©AFP - ROBYN BECK
Dans le dossier Monsanto, Bayer annonce un vaste accord à l'amiable, et un chèque de près de 10 milliards faits aux plaignants ©AFP - ROBYN BECK
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Marie-Monique Robin, réalisatrice, écrivaine (“Le monde selon Monsanto", "Roundup face à ses juges”), est l'invitée de Mathilde Munos.

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Bayer sort le chéquier et verse 10 milliards à des plaignants dans l'affaire Monsanto : le géant allemand de l'agrochimie a annoncé mercredi un vaste accord d'indemnisation, dans le cadre du litige l'opposant à des milliers de plaignants aux Etats-Unis sur le Roundup, un pesticide accusé d'être cancérigène.
Cet accord sur ce désherbant à base de glyphosate, qui était commercialisé par sa filiale Monsanto, "mettra un terme à environ 75% des litiges" impliquant ce produit, "qui concernent environ 125.000 plaintes au total", a déclaré Bayer. Marie-Monique Robin, qui a signé plusieurs enquêtes sur le sujet, y voit un geste "historique" de Bayer, qui tente ainsi d'enrayer l'hémorragie financière : "Un an à peine après son acquisition, Bayer avait déjà perdu plus que le prix d'achat de Monsanto".

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Arrêter l'hémorragie

"Les plaignants sont des jardiniers, des agriculteurs, qui "souffrent d'un cancer particulier, un lymphome non-Hodgkinien (un type de leucémie)".

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Dans cet accord, une clause qui oblige les plaignants à ne plus parler du dossier : une manière pour Bayer de "tout mettre sous le tapis". Et de ne plus voir les informations se répandre, comme lors des révélations entraînées par la sortie des "Monsanto Papers".

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Marie-Monique Robin rappelle que, pendant cette décision à l'amiable, se déroulent deux autres négociations du même type sur deux autres produits tout aussi toxiques commercialisés par la firme, notamment le dicamba. Et le comble, rappelle-t-elle, c'est que "Bayer affirme vouloir continuer à commercialiser le Round Up".

En Amérique Latine, rappelle l'enquêtrice, on surnomme le Round Up le "Mata todo" (le tue-tout) : "Mais le Round up finira peut-être par tuer aussi Bayer-Monsanto".

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