Nouveau bras de fer entre les États-Unis et l'Europe sur les droits de douanes. Donald Trump va surtaxer de nouveaux produits. Et la France est le premier pays qu'il veut fragiliser.
Il faut toujours se méfier en économie des expressions trop innocentes : on appelle ça le "Carrousel des Taxes". Tous les six mois, les États-Unis ont le droit de modifier la liste des produits qu'ils taxent plus lourdement. Et pendant un mois, on va discuter à Washington de la nouvelle liste : est-ce qu'on surtaxe la bière, les olives, les yaourts ou les camions ?
Cette initiative fragilise la position de la France notamment qui s'est lancée dans une croisade pour taxer les géants du numérique, les GAFA. Donald Trump, c'est Jack Sparrow dans Pirates des Caraïbes, il tire quelques boulets de canon autour des bateaux français pour défendre les Google, Amazon, Facebook ou Apple.
C'est une décision de l'Organisation Mondiale du Commerce. On estime que les États-Unis ont un préjudice de 7,5 milliards d'euros à récupérer en taxes douanières. Cela correspond aux subventions que l'Europe a versé à Airbus au détriment de Boeing.
Il faut savoir qu'on attend le match retour puisque une autre décision doit être rendue en sens inverse : des subventions américaines pour aider Boeing. Mais cette décision se fait attendre et, pour l'instant, elle profite au président américain.
Cette stratégie des taxes douanières, c'est l'arme préférée de Trump depuis le début de son mandat. Il a commencé avec un bras de fer sur les produits chinois qui a ralenti l'économie mondiale et fragilisé la Chine. Finalement, Pékin a fini par signer des accords avec Washington.
En visant les camions italiens ou suédois, les yaourts français, la bière allemande, il divise les européens. Ça a déjà marché pour la taxe GAFA : il a suffi que Washington annonce qu'on allait surtaxer les voitures européennes pour que l'Allemagne se retire du dispositif et renonce à une taxe nationale sur les géants numériques.
Les vins français étaient dans le viseur. Les États-Unis sont le premier marché à l'étranger pour nos vins et spiritueux. Impact direct sur nos exportations le mois suivant : - 44% en novembre. Et sur l'ensemble du dernier trimestre de 2019, nos exportations de vins vers l'Amérique du Nord ont chuté de 17,5%.
Après le confinement, les entreprises ont besoin de se relancer. Plus de la moitié du Champagne est achetée à l'étranger. C'est notre deuxième secteur à l'export juste derrière l'aéronautique qui est aussi frappé par les taxes.
La taxe GAFA finira sans doute par s'installer car l'opinion publique y est favorable et les acteurs eux-mêmes vont préférer une taxe mondiale, uniforme, qu'ils pourront intégrer à leurs résultats, plutôt qu'une myriade de petites taxes nationales.
Mais il va falloir un certain courage politique pour maintenir la taxe GAFA en France, qui rapporte moins de 500 millions, quand les professionnels du lobby viticole vont mettre, en face des surtaxes douanières, le nombre d'emplois détruits.
En janvier dernier, la France avait dû suspendre sa taxe en attendant les discussions internationales. Une pause diplomatique qui a tenu jusqu'à la semaine dernière quand Washington a claqué la porte des négociations.
Bienvenue sur RTL
Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur
Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.
Bienvenue sur RTL
Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio
Je crée mon compte
Commentaires
Afin d'assurer la sécurité et la qualité de ce site, nous vous demandons de vous identifier pour laisser vos commentaires.
Cette inscription sera valable sur le site RTL.fr.