Patrick Pelloux, le président de l'Association des médecins urgentistes de France, interpelle le ministre de la Santé Olivier Véran sur Europe 1 vendredi. 0:58
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Romane Hocquet, édité par Céline Brégand , modifié à
Alors qu'Olivier Véran a proposé mercredi une enveloppe de six milliards d'euros pour revaloriser les salaires des personnels hospitaliers non médicaux, Patrick Pelloux, le président de l'Association des médecins urgentistes de France, interpelle le ministre de la Santé vendredi sur Europe 1. 
INTERVIEW

Un mois après l'ouverture du "Ségur de la santé", le ministre de la Santé a proposé mercredi une hausse des rémunérations des personnels hospitaliers non médicaux, avec une enveloppe de six milliards d'euros pour revaloriser ces salaires. Une annonce qui ne satisfait pas les soignants. Patrick Pelloux, le président de l'Association des médecins urgentistes de France, interpelle vendredi Olivier Véran sur Europe 1. "On est vraiment dans un sale état et on est assez désespéré par la situation qu'on vit au quotidien. Il n'y a pas de monde d'après, on nous a menti", accuse-t-il.  

"Il faut redonner des capacités aux hôpitaux pour travailler"

La somme annoncée par le ministre inclut une augmentation générale des salaires des agents de la fonction publique hospitalière (hôpitaux, Ehpad...), une refonte des primes, ainsi que des hausses ciblées sur certaines professions, qui pourraient être étendues aux établissements privés. Si Patrick Pelloux salue "une somme assez conséquente", il s'inquiète que le gouvernement veuille "tout faire" avec ces six milliards. 

"Quand on recalcule cette somme, à la fois pour donner aux hôpitaux publics, pour donner aux Ehpad, pour donner au secteur libéral, ça ne fait pas beaucoup pour l'hôpital public et c'est quasiment une équation impossible", appuie-t-il. Pour le médecin urgentiste, la priorité reste "d'augmenter le salaire des personnels dits non médicaux". Mais aussi "d'arrêter les fermetures de lits, et les restructurations". "Il faut redonner des capacités aux hôpitaux pour travailler", résume Patrick Pelloux. 

Une somme qui ne satisfait pas les syndicats

Pour certains syndicats, la hausse de six milliards proposée par le gouvernement n'est pas suffisante non plus et ils appellent le ministre à revoir sa copie. La déléguée générale de la Fédération hospitalière Zaynab Riet s'est inquiétée du fait que cette enveloppe devrait être partagée avec le secteur privé, et a réclamé plus de moyens sur Europe 1 jeudi.

Après le succès de la journée d'action du 16 juin, qui a réuni plusieurs dizaines de milliers de manifestants dans toute la France, plusieurs syndicats (CGT, FO, SUD, Unsa) et collectifs de soignants (Inter-Hôpitaux, Inter-Urgences) ont ainsi appelé à une nouvelle mobilisation le 30 juin. Ils entendent ainsi maintenir la pression sur le "Ségur de la santé", qui doit concrétiser d'ici mi-juillet le "plan massif" promis par Emmanuel Macron afin d'améliorer le quotidien des soignants et l'accueil des malades.