“Une nouvelle querelle” oppose le président américain et l’édile new-yorkais, relate The New York Times. Prenant exemple sur la ville de Washington, où le slogan antiraciste “Black Lives Matter” (“Les vies noires comptent”) a été peint le 5 juin face à la Maison-Blanche à l’initiative de la maire démocrate Muriel Bowser, Bill de Blasio a demandé qu’il soit également inscrit en grosses lettres sur la célèbre 5e Avenue de New York.
Si d’autres artères de la ville ont déjà été peintes de la sorte ces derniers jours, par exemple dans le quartier de Bedford-Stuyvesant à Brooklyn, majoritairement africain-américain, le choix de cette nouvelle localisation n’est pas anodin : le mot d’ordre des militants contre le racisme et les violences policières subis par les Noirs serait ainsi inscrit au pied de la Trump Tower.
Inévitablement, le président américain n’a pas tardé à réagir sur Twitter : “On m’a dit que le maire Bill de Blasio voulait peindre sur la belle et légendaire 5e Avenue, juste devant la Trump Tower/Tiffany, un grand slogan jaune ‘Black Lives Matter’”, amorce le locataire de la Maison-Blanche, avant d’“accuser à tort” les manifestants new-yorkais d’“avoir crié des slogans encourageant le meurtre d’agents de police”, commente le quotidien.
En effet, le président américain affirme dans son tweet que les militants chantent “Pigs in a blanket, fry ‘em like bacon” (“Les flics, c’est comme le bacon, faut les faire griller”) et que “la police de New York est furieuse”. Or le slogan cité par Donald Trump aurait en réalité été entendu en 2015 dans le Minnesota, comme le rapporte CBS News. Des images de cette manifestation ont été récemment diffusées sur la chaîne Fox News, précise toutefois le New York Times.
Lui rappeler que “les vies noires comptent”
Donald Trump, qui a “un passif en matière de dénigrement des Noirs”, comme le documente le journal dans un autre article, avait déjà déclaré sur Twitter qu’un leader du mouvement Black Lives Matter de la région de New York avait commis “une trahison” en disant vouloir brûler le système si aucun changement significatif ne se produisait.
Interrogée par le New York Times, Julia Arredondo, porte-parole du maire de la Grosse Pomme, estime pour sa part que le président “ne peut pas fuir ou nier la réalité à laquelle nous faisons face” :
Chaque fois qu’il mettra les pieds dans l’endroit qu’il revendique comme étant sa ville d’origine, il faut qu’il se remémore que les vies noires comptent.”
D’autres fresques similaires sont prévues à Manhattan, dans le Bronx, à Brooklyn et dans le Queens.
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Avec 1 600 journalistes, 35 bureaux à l’étranger, 130 prix Pulitzer et plus de 10 millions d’abonnés au total, The New York Times est le quotidien de référence aux États-Unis, dans lequel on peut lire “all the news that’s fit to print” (“toute l’information digne d’être publiée”).
Dans son édition dominicale, on trouve notamment The New York Times Book Review, un supplément livres qui fait autorité, et l’inégalé New York Times Magazine. La famille Ochs-Sulzberger, qui, en 1896, a pris la direction de ce journal créé en 1851, est toujours à la tête du quotidien de centre gauche.
Quant à l’édition web, qui revendique à elle seule plus de 9 millions d’abonnés fin 2023, elle propose tout ce que l’on peut attendre d’un service en ligne, avec en plus des dizaines de rubriques spécifiques. Les archives regroupent des articles parus depuis 1851, consultables en ligne à partir de 1981.